Deux fonds d'investissement rachètent Informatica pour 5,3 Md$

Informatica va pouvoir poursuivre la transformation de l'entreprise sans pression des actionnaires.

Informatica va pouvoir poursuivre la transformation de l'entreprise sans pression des actionnaires.

En 2010, tout le monde pensait qu'Oracle avalerait Informatica. Mais comme souvent, les multiples rumeurs ne s'étaient finalement pas traduites dans les faits. Aujourd'hui, Informatica est sur le point d'être rachetée par d'autres. Le géant de l'intégration de données veut poursuivre son évolution technologique et organisationnelle à l'abri des regards indiscrets de Wall Street.

Hier, Informatica, le fournisseur indépendant de solutions d'intégration de données, a annoncé qu'il avait accepté l'offre de rachat de 5,3 milliards de dollars que lui ont faite l'entreprise européenne de capital-investissement Permira et l'Office d'investissement du régime de pensions du Canada (CPPIB). Les actionnaires d'Informatica recevront 48,75 dollars par action en numéraire. Cette transaction est, selon certains, le plus gros montage juridico-financier de rachat d'entreprise par effet de levier (LBO) réalisé cette année aux États-Unis.

« Informatica est un leader incontesté dans le domaine essentiel des solutions de données d'entreprise », a déclaré Brian Ruder de Permira Partner. « Nous sommes très heureux de voir que le fournisseur développe toujours plus de services par abonnement et de services cloud, et qu'il poursuit ses efforts sur quatre marchés présentant des opportunités de plusieurs milliards de dollars : l'intégration cloud, la gestion des données de référence, l'intégration de données pour l'analytique de prochaine génération, et la sécurité des données d'entreprise ».

Réorganisation à venir  Le conseil d'administration d'Informatica a approuvé à l'unanimité l'accord de fusion et recommandera aux actionnaires de confirmer cette décision. La transaction devrait être achevée au cours du deuxième ou du troisième trimestre 2015. « En général, quand une société publique comme Informatica passe dans le secteur privé, c'est qu'elle a besoin d'investir dans une technologie fondamentale ou qu'elle souhaite procéder à un changement organisationnel qu'elle ne veut pas avoir à expliquer ou à justifier devant Wall Street », a déclaré Carl Olofson, vice-président de la recherche chez IDC. « Informatica croit que l'intégration cloud représente une opportunité capitale, et l'entreprise a déjà investi dans ce secteur », a ajouté le VP d'IDC.

L'entreprise cherche également à faire évoluer sa technologie pour coller à l'évolution rapide des bases de données Hadoop et NoSQL. « Je les soupçonne de vouloir se réorganiser pour tirer le meilleur parti de ces opportunités sans être soumis à l'examen public et sans avoir à se soucier des changements pouvant intervenir dans le cours de l'action », a déclaré Carl Olofson.

Après Dell et Tibco, Informatica échappe à la bourse  « En un sens, Informatica n'est que la dernière entreprise technologique après d'autres à tomber dans la propriété privée », a déclaré Charles King, analyste principal de Pund-IT. « À l'image de Dell et de Tibco qui l'ont précédé, Informatica est une société rentable dont la valeur constante en actions ne reflète pas son succès global », a ajouté l'analyste. « C'est en partie ce qui a poussé ses gestionnaires et ses investisseurs à envisager d'autres options, et d'être ouverts à des offres de rachat alléchantes ». En ce sens, « la prime de 48,75 dollars par action est significative par rapport au prix récent de l'action Informatica, et ne pouvait que séduire le conseil d'administration », a ajouté Charles King. « Tant que les nouveaux propriétaires conservent les dirigeants expérimentés et l'importante clientèle d'Informatica, l'accord devrait satisfaire tout le monde », a-t-il prédit. « Si tout cela se confirme, je pense que d'autres entreprises technologiques vont suivre l'exemple et essayer de basculer dans le privé ».

« C'est une bonne transaction », a déclaré pour sa part Ray Wang, fondateur et analyste principal de Constellation Research. Mais, avec une réserve cependant : « Quand vous appartenez à une société européenne de capital-investissement et que vous êtes en concurrence avec des capital-risqueurs de la côte ouest, votre entreprise est dans une situation moins favorable », a-t-il estimé. En particulier, les entreprises de capital-investissement européennes « préfèrent un financement au compte-goutte, ce qui, souvent, ne permet pas aux entreprises de se développer aussi vite que leurs potentiels et les profits passent avant l'expansion à long terme », a ajouté l'analyste.

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