Dell France cédera-t-il aux sirènes de « l’off shore » ?

(10/04/03) - Le site montpelliérain de Dell, sera-t-il à terme délocalisé dans le Maghreb ? Les salariés du constructeur se posent en tout cas la question, et l'ont d'ailleurs posée à la direction. A l'origine de ces interrogations, l'annonce au début de l'année de la prochaine implantation, en Tunisie ou au Maroc, « d'une unité complémentaire à celle de Montpellier, et ayant vocation à prendre en charge la vente et le support aux particuliers, des activités certes actuellement assumées dans le Langedoc-Roussillon, mais de façon très anecdotique » insiste Marie Dominique Castan responsable des relations avec la presse chez Dell France, précisant que le site montpelliérain se concentre essentiellement sur les entreprises, PME et grands comptes. En ces temps où le « off shore » a le vent en poupe chez les acteurs informatiques, plusieurs salariés craignent pourtant qu'il ne s'agisse que d'un premier pas et que par la suite, l'ensemble, ou presque des activités déménagent en Afrique du Nord. Un déplacement qu'ils situent à l'horizon 2005. D'autant que Dell a déjà transféré en Inde des services basés en Irlande et en Angleterre ; et a procédé de même de l'Allemagne vers la Slovénie. Il faut ajouter à cela, la fin programmée des aides publiques (4,11 M€ versés par la Datar et les collectivités locales) qui entraînerait un alourdissement des coûts pour l'implantation de Montpellier. En conséquence, les 26 février dernier, les représentants du personnel interrogeaient la direction sur sa stratégie de réduction des coûts salariaux et sur l'avenir du site, lequel est également le siège social de Dell France. Selon eux, un membre de la direction aurait bel et bien admis que « le site de Montpellier est bel est bien susceptible d'être délocalisé en Afrique du Nord. (...) Dell a toujours étudié toutes les opportunités pour réduire ses coûts ». Des propos que Marie Dominique Castan conteste affirmant qu'ils n'ont jamais été officiellement tenus, reconnaissant toutefois que l'ouverture d'un unité en Afrique du Nord est liée à une volonté de baisser les coûts. Quoiqu'il en soit, peu satisfait des réponses obtenues, le comité d'entreprise déclenchait une procédure d'alerte qui doit aboutir à la nomination d'un expert comptable chargé de vérifier les comptes de l'entreprise. Le 3 avril, à la demande des représentants, la direction convoquait une réunion extraordinaire. A cette occasion, toujours selon la responsable presse, la direction apportait précise « l'ouverture prévue à la fin de l'année, n'aura aucun impact sur l'emploi en France. Par ailleurs, des groupes de travail vont être créés, au sein du site languedocien, afin de définir les missions précises de l'unité du Maghreb ». Sur la suite des opérations en revanche, le RP refuse de s'avancer « comment voulez-vous que nous puissions dire ce qui se passera dans deux ans. Surtout sur un marché aussi instable que le marché informatique, où tout peut arriver ». Une réponse claire à défaut d'être rassurante.

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