Stéphane Barberet et Stéphane Huet se partagent les activités de Dell EMC en France, avec la partie Enterprise pour le premier, et l'entité Commercial pour le second. (Crédit S.L.)
De passage à Paris début septembre, Michael Dell a constaté qu'un vent optimiste soufflait sur la France. Un sentiment également partagé par les deux co-dirigeants de Dell EMC France, Stéphane Barberet et Stéphane Huet, qui se félicitent de la confiance renouvelée par les clients de l'entreprise texane.
Un an après la finalisation de l'acquisition d'EMC par Dell, les organisations se sont mises en place un peu partout dans le monde, et notamment en France. Pour célébrer cet anniversaire, nous avons rencontré Stéphane Barberet et Stéphane Huet. Rappelons que le premier est responsable de la partie Enterprise avec les grands comptes internationaux et nationaux, et le second dirige l'entité Commercial en charge de tous les autres comptes privés ainsi que des secteurs public et parapublic. Un découpage qui n'est pas propre à la France selon Stéphane Barberet mais que l'on retrouve dans d'autres pays.
Début septembre, Michael Dell était d'ailleurs à Paris pour rencontrer les équipes même si la date n'aurait pas été spécialement choisie pour coller avec ce premier anniversaire. Le Texan en a d'ailleurs profité pour rencontrer Xavier Niel et visiter la Station F. Si Dell EMC n'a pas de programme d'investissement dans les start-ups françaises - à la différence d'un groupe comme Cisco qui a annoncé investir 100 millions de dollars en France - la firme d'Austin consacre 100 millions de dollars à son enveloppe start-ups avec un focus particulier sur l'intelligence artificielle. Précisons que Dell EMC annonce investir 4,5 milliards de dollars par an en R&D pour un chiffre d'affaires globales de 80 milliards de dollars. Une bonne partie de cette somme est toutefois consacrée à la convergence des produits et des technologies issus des deux entreprises.
Une convergence des gammes à préciser
Interrogés sur la convergence des gammes, notamment dans la partie stockage, les deux dirigeants français ont simplement expliqué que des annonces allaient être bientôt faites mais que le support se poursuivrait encore pour tous les produits utilisés chez les clients. Mais pour combien de temps ? Dell, comme EMC, d'ailleurs ont toujours acheté beaucoup d'entreprises pour accaparer leurs produits et technologies : Compellent (faute d'avoir pu mettre la main sur 3Par avalé par HPE), Quest, EqualLogic, SecureWorks, Ocarina Networks... pour le premier ; Documentum, RSA, Data General, Data Domain, Virtustream, Greenplum, VMware, Legato, Isilon, Syncplicity, DssD... pour le second. A ce petit jeu de la croissance externe, EMC bat d'ailleurs Dell à plate couture tant la liste des acquisitions est impressionnante : 77 pour EMC depuis 1993, 35 pour Dell depuis 1998.
Depuis l'annonce de la fusion des équipes françaises, 600 personnes environ ont migré de la Plaine St Denis à Bezons. Les locaux d'EMC ont été réaménagés pour accueillir ces nouveaux venus. Le site historique de Montpellier qui regroupe les équipes support EMEA pour les serveurs et les solutions de stockage (ex-Dell) fait toujours office de second pôle du groupe en France. Interrogé sur la croissance du business, Stéphane Barberet nous a indiqué qu'elle était granulaire sans arbre pour cacher la forêt. « Toutes les activités sont en croissance avec des commandes dans les secteurs privé et public. [Après la fusion] tous les clients nous font aujourd'hui confiance ».
Cap sur le cloud public, privé ou hybride
Pivotal par exemple profite de l'engouement pour les applications cloud natives, VMware connaît une accélération dans les ETI qui se frottent au cloud public pour gagner en vélocité et reprendre la main sur leurs développements. Mais il faut beaucoup de compétences pour aller sur le cloud public et elles sont difficiles à trouver sur le marché français. « Le cloud public a évangélisé notre programme cloud privé et hybride » assure Stéphane Barberet. « Les entreprises recherchent aujourd'hui des partenaires pour réagir plus vite tout en étant plus souple et moins prévisible. Tous les patrons du CAC40 désirent accélérer leur transformation numérique pour contrer les nouveaux venus sur leur marché ». Si on ne parle plus d'ubérisation, le terme est devenu galvaudé, la pression s'accroit sur les entreprises de la vieille économie : les Accord et autres géants de la distribution.
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