Data Fabric, HCI et OnTap au coeur de la stratégie de NetApp en France

Marc Montiel a été nommé vice président de la région Europe du Sud de NetApp en mai 2013 et cumule cette fonction depuis quelques semaines avec celle, provisoire, de country manager pour la France depuis le départ de Bruno Picquard pour Nutanix. (crédit : NetApp)

Marc Montiel a été nommé vice président de la région Europe du Sud de NetApp en mai 2013 et cumule cette fonction depuis quelques semaines avec celle, provisoire, de country manager pour la France depuis le départ de Bruno Picquard pour Nutanix. (crédit : NetApp)

Il y a quelques semaines le CEO de NetApp, George Kurian, avait pointé du doigt une situation économique difficile pour justifier des résultats en demi-teinte au niveau mondial du spécialiste en stockage et gestion des données. Comment la filiale française se porte-elle et avec quels moyens va-t-elle lutter pour gagner des parts de marché ? Eléments de réponse avec son country manager par intérim et VP Europe du Sud, Marc Montiel.

« Bien que je sois déçu que nos revenus soient situés dans le bas de la fourchette de nos prévisions, nous avons continué à faire preuve de discipline dans la façon dont nous gérons notre activité », avait annoncé non sans amertume George Kurian, CEO de NetApp, lors de la présentation des résultats du groupe pour son 3e trimestre 2018-2019. « Nous sommes dans une phase de transformation qui dure depuis 3/4 ans », a indiqué Marc Montiel, vice-président de la région Europe du Sud de NetApp, à l'occasion d'un point presse mercredi 13 mars 2019. « Nous étions pure player de la gestion du stockage et aujourd'hui nous sommes orientés sur la data fabric et le cloud hybride ».

Interrogé sur la contribution de la France aux revenus du groupe, le dirigeant a botté en touche et n'a pas pu donner de chiffres. En revanche, il a précisé que la France figurait bien parmi les plus importants d'Europe, derrière l'Allemagne et l'Angleterre, mais devant les Pays-Bas. « Le marché allemand est 2,2 fois plus gros que le marché français », a indiqué Marc Montiel. Citant des chiffres IDC, ce dernier a annoncé que NetApp disposait d'une part de marché de 28% en Allemagne contre 17-18% en France. « Si le Q3 a été plus faible, la rentabilité a été très bonne et on a généré du cash », a toutefois indiqué le dirigeant.

Les piliers Data Fabric, HCI et OnTap au coeur de la stratégie NetApp

Parmi les leviers sur lesquels compte NetApp pour accroître sa croissance en France, l'offre Data Fabric, qui occupe une place de choix dans sa stratégie, vise les fournisseurs cloud et hyperscalers pour accompagner la demande de transformation des datacenters existants, a analysé Marc Montiel. « Les clients veulent se transformer et mènent une stratégie autour de l'hyperconvergence ». Solidement implanté sur le stockage flash en France et en Europe, la société mise aussi en effet également beaucoup sur sa solution hyperconvergée HCI - lancée il y a un an et demi - pour séduire les entreprises. En France, Humanis, la Fédération Française de Golf et Coca-Cola l'ont mise en place. Troisième levier de croissance de NetApp France pour drainer du business : accompagner les entreprises qui veulent migrer leurs applications dans le cloud. Pour cela, c'est sur son OS maison OnTap, que la société espère capitaliser en insistant sur sa capacité d'intégration native avec le cloud public comme Microsoft Azure. « OnTap cloud apporte de la flexibilité [...] Le TCO que l'on a dans le datacenter on le retrouve dans le cloud », assure Marc Montiel.

Concernant les autres axes forts de développement, le vice-président de la région Europe du Sud de NetApp - qui cumule pour quelques mois la fonction de country manager France après le récent départ de Bruno Picquard pour Nutanix - met également en avant l'IA. Via son partenariat mené avec Nvidia, Cisco et d'autres acteurs spécialisés dans le stockage secondaire (Veeam et Commvault en particulier) sur l'offre FlexPod, NetApp compte gagner des parts de marché sur des secteurs verticaux, pas seulement en France d'ailleurs. « Les pays les plus demandeurs en IA sont les Pays du Golfe ou beaucoup de systèmes de surveillance sont mis en place », explique Marc Montiel. « L'IA est arrivé sur différents marchés comme celui de l'automobile où la pression est forte sur la voiture autonome ».

Un pied dans le futur de la transformation du datacenter

Bien qu'elle apparait fondamentale et reconnue aux yeux de ses clients, l'avance technologique de NetApp si caractéristique de la capacité d'innovation du groupe comme sa baie flash NVMe par exemple, ne constitue pas une fin en soi. « Quand on discute avec les clients, la partie technologique est importante mais ce n'est plus 100% de toute la discussion », a expliqué Marc Montiel. « C'est bien d'être original mais quand tu es seul sur ton marché et que tu es sur un marché de niche, tu es en train de mourir [...] La force du positionnement de NetApp c'est d'être aussi capable de prendre des données d'un datacenter et de les migrer vers le cloud de façon unifiée, c'est un positionnement unique. »

« On est reconnu sur cette partie technologique, l'accélération de données et le NVMe mais cela ne suffit plus », assure Marc Montiel. « Dans les dossiers, les clients parlent de problèmes de performance mais il n'y a pas d'appel d'offre en disant on veut du NVMe. Quand il transforme son datacenter, le client veut plus de performance, un accès plus rapide aux données, ne pas s'enfermer et veut une techno ouverte pour mettre ses applications dans le cloud ». Au-delà du discours, on notera quand même que l'activité historique de l'acteur est loin d'être enterrée : « On a eu pas mal de renouvellement d'infrastructures. On a signé deux gros contrats de type SAN sur le retail, du classique. »

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