Respectivement, les revenus autour des PC de Dell ont augmenté de 2%, ceux de HP ont baissé de 7% et -4% chez Lenovo. (Crédit : PublicDomainPictures / Pixabay)
Les trois principaux fournisseurs de PC dans le monde (Dell, HP et Lenovo), ont récemment publié leurs résultats trimestriels pour la période où la crise du coronavirus était à son maximum. Si les chiffres d'affaires restent bons, la chute est notable lorsqu'on regarde leurs bénéfices.
Au premier abord, on pourrait imaginer que les grands fournisseurs de PC n'ont pas subi la crise liée au Covid-19. Les entreprises devant avoir recours massivement au télétravail sans forcément avoir déjà équipé leurs salariés de matériels informatiques adéquats, les commandes n'ont pas baissé pendant la période de mars à mai. Seulement voilà, les fournisseurs ont connu des difficultés à assurer les livraisons, ont dû gérer la crise auprès de leurs partenaires et ne vendent pas que des PC, ce qui a pu impacter leur activité négativement également. Dell, HP et Lenovo ont publié ces derniers jours leurs derniers résultats. Si la comparaison de ces chiffres serait hasardeuse, les mettre en parallèle peut donner une idée de l'état du marché.
Croissance de 2% pour Dell côté PC
Dell est revenu hier sur ses chiffres du premier trimestre de son année fiscale 2021, qui court de février à avril 2020. Ces derniers sont stables comparé à la même période l'an passé, à 21,9 Md$ de revenus (-0,05%). Les ventes de PC, regroupés dans la division Client Solutions Group (avec les tablettes, et autres périphériques) se sont élevées à 11,1 Md$, soit une hausse de 2% par rapport à l'an dernier. Mais les recettes globales ont aussi subi la baisse de 8% des ventes du groupe Infrastructure Solutions, à 7,6 Md$ et bénéficié de la croissance de 12% de l'activité de VMware (2,8 Md$).
Les derniers résultats de HP concernent le deuxième trimestre de son année fiscale 2020, allant lui aussi de février à avril 2020. Le chiffre d'affaires a atteint 12,5 Md$, soit un recul de 11,2% comparé au deuxième trimestre 2019. La chute a été tirée par les -19% de l'activité Printing (dont -23% sur les ventes de hardware pures) mais la division Personal Systems est aussi en baisse de régime avec -7% d'activités. Dans le détail les ventes de workstations et desktops ont logiquement ralenti fortement (respectivement -23 et -18%), quand celles de laptops sont restées stables d'une année sur l'autre.
Des profits en berne
Last but not least, Lenovo, qui a clôturé son dernier trimestre 2019-2020 le 31 mars dernier. Impossible de se faire encore une idée de l'état de ses ventes pendant le gros du confinement en France, mais le fournisseur chinois a vu ses ventes impactées tout autant par la crise sanitaire, le gros de sa production étant localisé en Chine, notamment avec son usine de Wuhan où sont fabriqués les smartphones du groupe. Aucun chiffre n'est donné pour cette division puisque l'usine était fermée au cours du quatrième trimestre de Lenovo. Les résultats généraux sont en baisse de presque 10%, à 10,6 Md$ de chiffre d'affaires. Les revenus PC & Smart Devices ont reculé de 4,4%. C'est le groupe Datacenter qui a porté l'activité du fabricant, avec une croissance de 14% par rapport à 2019, surtout sur le segment Software Defined Infrastructure, Stockage, Logiciel et Services.
Là où la baisse est partagée chez les trois fournisseurs, c'est du côté du bénéfice net. Avec 63 M$ de profit, Lenovo enregistre un bénéfice moitié moins important que l'an passé. Si côté ventes Dell était dans le vert au cours de son dernier trimestre, ses gains nets ont chuté de 45% à 182 M$. Quant à HP, les bénéfices restent assez stables à 764 M€ sur le trimestre, en baisse de 2,3% comparé à 2019. Chez ce dernier fabricant en France, Mickaël Albala, en charge du channel Europe du sud, se montrait confiant sur la reprise et l'augmentation des projets et renouvellement de parcs PC. IDC est toutefois plus réservé au niveau mondial. Ses dernières prévisions sur les livraisons de PC (station de travail et portables) et tablettes ont été revues à la baisse pour 2020. Le cabinet s'attend à une baisse de 12,4%, avec 360,9 millions d'unités vendues. « Le marché devrait se redresser lentement au cours des années suivantes, avec un taux de croissance annuel composé de 1,3 % sur cinq ans », indique-t-il dans un communiqué.
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