Godefroy de Bentzmann, président de Syntec Numérique insiste sur la nécessité d’accompagner et soutenir le secteur numérique dans la relance post crise, afin qu’il puisse porter la reprise de l’ensemble de l’économie. (Crédit : Dominique Filippone)
Suite à la demande de la DGE exprimée le 7 avril 2020, Syntec Numérique et Tech in France ont formulé 75 recommandations visant à relancer l'activité des entreprises du secteur numérique après la crise sanitaire. Des dispositions relatives au financement, à la trésorerie des entreprises ou encore d'ordre fiscal devront être mises en oeuvre de manière urgente. D'autres actions d'ordre social ou liées à la commande publique ou à l'international sont également à déployer à court terme.
Soucieux de l'impact de la crise sanitaire sur les entreprises du secteur des nouvelles technologies, Syntec Numérique et Tech in France ont formulé conjointement 75 propositions au gouvernement dans le cadre d'une sollicitation de la Direction Générale des Entreprises (DGE). En émettant ces recommandations, les deux organisations professionnelles souhaitent analyser les conditions de la relance de l'activité de la filière IT et proposer des mesures sur lesquelles la branche pourrait s'appuyer. Leur objectif ? Participer à une relance active et rapide de l'économie du secteur à l'heure où 75% des entreprises numériques considèrent que leur pérennité serait en jeu si l'économie ne retrouvait pas son rythme d'avant-crise d'ici 6 mois. Dans cette optique, diverses suggestions d'ordre financier ou fiscal ont été proposées. Afin d'assurer l'effectivité des prêts de trésorerie garantis par l'Etat-PGE, Syntec Numérique et Tech in France demandent la mise en place de dispositifs facilitant l'instruction des demandes par les banques. En parallèle, l'obtention de financement gérée à 100% par BPI France, sans partenaires financiers, pourrait soutenir les entreprises qui ont de bons fondamentaux technologiques et/ou business.
Sur le plan fiscal, a été évoqué la généralisation des remboursements anticipés du crédit d'impôt recherche (CIR) pour toutes les créances (en report et arrivées à échéance). Le fait de pouvoir revenir ou de suspendre la réforme du taux de majoration des dépenses de personnel d'une année dans le calcul du CIR figure également au rang de ces recommandations. Parmi les autres suggestions d'ordre financier et fiscal, ont notamment été évoquées l'adaptation du statut de Jeune Entreprise Innovante (JEI), l'aménagement de la fiscalité sur la production ou des règles fiscales liées à l'impôt sur les sociétés. A leur côté, des dispositions relatives aux règles sociales, à la commande publique et à l'international, destinées à faciliter la relance de l'économie numérique devront être déployées à court terme.
Aller au-delà de la relance sectorielle
La crise ayant par ailleurs révélé une digitalisation encore trop faible et des inégalités quant à l'accès aux outils numériques selon les territoires, les deux organisations appellent donc à accélérer la transformation numérique de l'ensemble de l'économie, avec un plan d'investissement massif dans les technologies. Des réflexions devront donc être engagées afin d'inciter et de participer au développement de pratiques et d'usages professionnels fondés sur le numérique (télétravail, outils numériques collaboratifs...). En parallèle, des actions lancées en urgence viseront à accélérer la transformation numérique de l'administration et de l'Etat, ainsi que celle des PME, d'encourager le renforcement de la cybersécurité des entreprises de même que l'adoption par les entreprises des nouvelles technologies.
En conclusion, Syntec Numérique et Tech in France estiment que la crise sanitaire aura été l'occasion de franchir une étape dans la numérisation des entreprises et de l'économie et qu'il est indispensable de conserver ces acquis en allant plus vite et plus loin dans la transformation numérique de la société. Godefroy de Bentzmann, président de Syntec Numérique estime en effet qu'il faut accélérer encore dans ce sens. : « Nous devons accompagner les entreprises, les collectivités, les industries, comme les professionnels de santé ou de l'éducation, et bien sûr les individus qui s'engagent dans cette démarche, parce que le monde d'après sera encore plus numérique, insiste le dirigeant dans un communiqué. Nous comptons sur le Gouvernement pour faire du numérique le coeur du plan de relance à venir. », a t-il ajouté.
Réduire la facture numérique
Pierre-Marie Lehucher, président de Tech in France a quant à lui déclaré : « La crise sanitaire a montré que notre économie et nos entreprises étaient moins résilientes et moins flexibles que celles d'autres nations qui s'appuient sur une digitalisation plus avancée. La fracture numérique a aussi révélé ses effets délétères sur notre capacité à maintenir le lien social et éducatif en temps de crise sanitaire, notamment avec les plus fragiles. Le numérique doit absolument être au centre du plan de relance qui sera donc guidé par des investissements publics susceptibles de nous faire changer d'échelle en matière de transformation numérique. »
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