Pour faire face à la crise, VMware va geler les salaires de ses employés et réduire ceux de ses dirigeants. (Crédit : SL)
En Californie, des entreprises comme VMware, Nutanix ou Airbnb fortement impactés par la crise du Covid-19 ont décidé de licencier leurs employés, de geler leurs salaires ou de les placer en congés forcés sans les payer. A l'inverse d'autres comme ServiceNow ou Salesforce s'engagent à ne pas réduire leurs effectifs et même à recruter.
Avec un taux de chômage qui risque de dépasser les 30 millions, les Etats-Unis font partie des pays les plus durement touchés par l'épidémie de Covid-19. Première région impactée par la pandémie, la Californie où sont installés la plupart des géants des nouvelles technologies. Pour tenter de résister à la crise, des acteurs comme VMware, Nutanix, ou Airbnb viennent d'annoncer des mesures drastiques afin de réduire leurs frais de fonctionnements. Dans un entretien accordé à CRN, Pat Gelsinger, le CEO de VMware a confirmé qu'il avait mis en oeuvre un « certain nombre de changements dans la gestion des coûts ». Dans une note interne, l'entreprise spécialisée dans la virtualisation et installée à Palo Alto (en Californie) a fait savoir qu'elle allait geler les salaires de tous ses employés, avec des réductions temporaires également pour les hauts dirigeants, y compris son CEO en raison de l'incertitude de la pandémie de coronavirus. « Nous pouvons confirmer qu'un certain nombre de changements dans la gestion des coûts a eu des conséquences sur le personnel de VMware », s'est justifiée la firme, citée par CRN.
« Cela fait partie d'un plan réfléchi et prudent conçu pour répondre à l'incertitude actuelle de la pandémie de Covid-19 et aux perspectives économiques globales, tout en garantissant que l'entreprise dispose des compétences et des talents nécessaires pour accélérer la croissance à mesure que l'économie se stabilise », a-t-elle précisé. A cela s'ajoute le passage d'un plan de bonus semestriel à un annuel pour ses quelque 31000 employés, selon une note interne publiée par The Business Insider. Autre acteur de la tech a subir les effets de la récession: Nutanix qui lui a pris la décision d'envoyer plus de 1 460 salariés américains en congés sans les payer, soit 25% de ses effectifs au niveau mondial en raison de « conditions commerciales incertaines » résultant de la pandémie de coronavirus. Cela se traduira par deux périodes de congé non rémunérées d'une semaine affectant au moins 1 465 employés qui se produiront sur une base continue du 4 mai au 26 juillet, suivies d'un autre cycle du 3 août au 31 octobre.
Des mesures jugées prudentes pour Nutanix
Dans une déclaration également publiée par CRN, le spécialiste de l'hyperconvergence met en oeuvre « de mesures de réduction des dépenses délibérées et proactives qu'il pense prudentes » alors que la société gère les conditions commerciales incertaines provoquées par la pandémie de COVID-19. « Ces mesures comprennent deux périodes de congé d'une semaine pour bon nombre de nos employés au cours des six prochains mois. Nos services resteront entièrement disponibles, et les congés ont été structurés de telle sorte que nos clients devraient connaître peu ou pas de changements par rapport au cours normal au cours de cette période », a fait savoir le groupe américain. « Nous prenons cette mesure de précaution pour nous assurer que notre entreprise reste saine à long terme. Notre philosophie alors que nous traversons la pandémie de Covid-19 est de faire le «plus de bien» avec le moins de mal possible pour tous nos employés », a-t-il expliqué.
Dans un autre domaine, à savoir celui du tourisme, Airbnb a annoncé, mardi 5 mai, le licenciement d'environ 25% de ses 7 500 employés dans le monde, soit près de 1 900 départs. « Nous traversons collectivement la crise la plus douloureuse de notre vie », a déploré Brian Chesky, cofondateur de la plateforme de réservation de logements dans un communiqué publié sur le site du groupe. Frappée de plein fouet par les mesures de confinement, la compagnie américaine table sur un chiffre d'affaires pour cette année de moins de la moitié par rapport à 2019. Elle dit être confrontée à deux dures réalités, celle de ne pas savoir quand les voyages reprendront, et quand ils l'auront fait, de s'adapter à une situation différente. Brian Chesky va également procéder à une réduction des investissements du groupe dans divers projets. Pour lui, un repositionnement de la stratégie commerciale s'impose car les clients voudront des options qui soient plus proches de chez eux, plus sécurisées et moins chères.
Pas de licenciements chez ServiceNow et SalesForce
Pourtant, alors que l'épidémie menace la croissance mondiale, certaines entreprises IT se distinguent en matière de responsabilité sociale. C'est le cas de ServiceNow qui s'est engagé à ne licencier aucun de ses 11 000 salariés cette année malgré l'impact continu de la pandémie de coronavirus sur les entreprises américaines et l'économie du pays. Ce mercredi 6 mai, l'éditeur de solutions cloud basé a Santa Clara a également déclaré qu'en plus de ne pas supprimer d'emplois, il avait l'intention de recruter 1 000 personnes supplémentaires d'ici la fin de l'année. « Nous voulons que nos employés se concentrent sur le soutien à nos clients, sans qu'ils aient à se soucier de leur propre emploi, a exposé Bill McDermott, CEO de ServiceNow, dans un communiqué annonçant la politique de l'entreprise. Nous nous engageons à ne pas licencier pour 2020 et continuerons à embaucher dans le monde entier », a-t-il affirmé.
Les promesses de non-licenciements chez ServiceNow interviennent un jour après l'annonce d'un partenariat entre la firme, Verizon, Accenture et Lincoln Financial Group pour lancer People + Work Connect, un programme destiné mettre en relation des personnes licenciées ou placées en congés forcés en raison de la crise des coronavirus avec des entreprises qui recrutent. Dans ce cadre, 800 offres sont proposées par Service Now. Dans cette même lutte, de préservation des emplois, le CEO de Salesforce, Marc Benioff, s'est récemment engagé à ne supprimer aucun poste dans son entreprise pendant au moins 90 jours et à continuer à rémunérer ses divers fournisseurs et sous-traitants sur la période.
Suivez-nous