Les start-ups développent notamment des produits innovants dans le domaine de la téléconsultation et du télétravail, particulièrement utiles dans le contexte de confinement actuel, souligne le secrétariat d’Etat au Numérique. (Crédit : Pixabay/StartupStockPhotos)
La spécificité du développement économique des start-ups, dont la croissance requiert des investissements en capital-risque, amène le Gouvernement à un effort financier ciblé pendant la traversée de la crise sanitaire. Entre remboursement accéléré du CIR et de la TVA, versement accéléré des aides à l'innovation du PIA, prêts de trésorerie et financement par obligations pour pallier les tours de table non aboutis, l'Etat aligne près de 4 milliards d'euros.
L'écosystème français de start-ups s'est fortement étendu ces dernières années avec des perspectives jusque-là prometteuses sur l'emploi. Mais nombre de ces petites structures sont fragiles car leur développement repose sur des investissements en capital-risque et privés qui misent sur une forte croissance, sans rentabilité avant plusieurs années. Un plan d'urgence pour les soutenir vient donc d'être annoncé par l'Etat, à hauteur de près de 4 milliards d'euros, en plus des mesures déjà prises pour reporter les paiements sociaux et fiscaux des PME. « Les start-ups développent des produits et services innovants dont l'utilité est d'autant plus reconnue par les Français dans le contexte du confinement, notamment pour la téléconsultation, le télétravail ou la livraison », souligne Cédric O, secrétaire d'Etat au Numérique, dans un communiqué.
Dans le détail, ce plan d'urgence comprend d'abord 80 millions venant du PIA - programme d'investissements d'avenir. Gérés par Bpifrance, ils sont destinés aux start-ups qui avaient engagé un tour de table ou allaient le faire, désormais empêchées par la réduction du capital-risque. Ce financement se fera sous forme d'obligations (avec accès possible au capital) et aura vocation à être doublé grâce au cofinancement d'investisseurs privés, soit un total de 160 millions, au moins. Parallèlement, des prêts de trésorerie garantis par l'Etat devraient être accordés pour environ 2 Md€ par les banques privées et par Bpifrance. Ils pourront aller jusqu'à deux fois la masse salariale France 2019 des entreprises ou 25% du chiffre d'affaires annuel. Ces prêts sont adossés à la garantie de 300 Md€ de l'Etat adoptée en loi de finances rectificative qui couvre jusqu'à 90% de leur montant.
Remboursement du CIR, une avance de trésorerie de 1,5 Md€
L'Etat va accélérer le remboursement du CIR - crédit impôt recherche - pour 2019. Les start-ups et jeunes entreprises innovantes (JEI) peuvent le demander dès maintenant, sans attendre le dépôt de la liasse fiscale, « ce qui correspond à une avance de trésorerie d'environ 1,5 Md€ », estime le gouvernement. Le traitement des premières demandes sera pris en charge dans les tout prochains jours par les services des impôts des entreprises. Le remboursement des crédits de TVA par la DGFiP se fera également plus vite.
Autre coup d'accélérateur sur les aides à l'innovation du PIA qui ont été déjà attribuées mais pas encore versées par Bpifrance et l'Ademe. Cela correspond à 250 M€ environ. A l'inverse, le remboursement des aides versées sous forme d'avances sera reporté jusqu'à 6 mois. De même pour celles comportant des redevances.
En dehors de ce plan de soutien, l'Etat maintient les aides à l'innovation prévues à hauteur de 1,3 Md€ pour 2020 sous forme de subventions, prêts, avances remboursables... Celles-ci sont gérées par Bpifrance qui continuera également à investir directement dans les entreprises et par l'intermédiaire de fonds de fonds avec les investisseurs privés.
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