Covid-19 : L'appel du Syntec Numérique à l'Etat pour protéger les éditeurs

Godefroy de Bentzmann, président de Syntec Numérique souhaite la mise en place d'un cadre sanitafire dans le secteur IT comme c'est le cas dans le BTP. (Crédit : Syntec Numérique)

Godefroy de Bentzmann, président de Syntec Numérique souhaite la mise en place d'un cadre sanitafire dans le secteur IT comme c'est le cas dans le BTP. (Crédit : Syntec Numérique)

Une enquête publiée ce jeudi 10 avril par Syntec Numérique révèle que 46% des dirigeants se disent inquiets quant à la survie de leur entreprise si la reprise économique n'intervient pas dans les trois mois. De plus, près de trois quart d'entre eux anticipent une baisse de leur chiffre d'affaires prévisionnel sur le deuxième trimestre 2020 de 23% en moyenne. Godefroy de Bentzmann, président de la fédération, appelle les pouvoirs publics à réfléchir au plus vite à un cadre sanitaire qui pourrait permettre à ses adhérents de maintenir leur activité.

Syntec Numérique, la fédération professionnelle des acteurs du numérique, vient de dévoiler les résultats d'un premier baromètre sur l'impact du Covid-19 dans les entreprises du secteur informatique. Ces données  - établies suite à une enquête flash adressée du 31 mars au 7 avril 2020 auprès de 166 adhérents - ont permis d'étudier d'étudier les conséquences de la crise sanitaire sur les performances économiques et organisationnelles des start-ups, TPE, PME, ETI et grands groupes de la high tech.  Elles font état d'une situation pour le moins préoccupante puisque 74,1% des sondés anticipent déjà une baisse de leur chiffre d'affaires prévisionnel sur le deuxième trimestre 2020, en moyenne de -22,9%. Cet impact très concret est renforcé par un allongement perçu des délais de paiement qui risque de renforcer les difficultés de trésorerie des plus petits acteurs. En tout, ce sont 46% des dirigeants qui expriment leur inquiétude quant à la pérennité de leur entreprise si la reprise de l'économie ne se fait pas à un rythme normal dans 3 mois.

« Le Coronavirus crée une situation de crise inédite jamais observée jusqu'ici dans notre secteur », affirme Godefroy de Bentzmann, président de Syntec Numérique. Les acteurs  de la relation client ou de la logistique font partie des plus impactés, avec des rythmes en diminution et des équipes à l'arrêt », nous indique le dirigeant. « Toutes les activités de projets, qui sont souvent le fait des moyennes ou petites entreprises, sont elles aussi très fortement touchées », note ce dernier.  A l'inverse, certains domaines, comme celui de l'exploitation des systèmes informatiques qui vise à garantir la disponibilité des infrastructures et des applications sont moins touchés par une baisse de leur activité. « Les machines doivent continuer à tourner quel que soit le contexte », assure le porte parole de Syntec Numérique La situation est également plus stable pour les éditeurs de solutions de cybersécurité, les acteurs du cloud ainsi que pour les entreprises qui proposent leurs logiciels en mode SaaS. En dépit d'un avenir encore incertain, les dirigeants du secteur IT envisagent majoritairement une reprise de leurs activités à partir du dernier trimestre 2020, qui pourrait s'étaler jusqu'au 2e trimestre 2021. Syntec Numérique est depuis le début mobilisé aux côtés de ses adhérents, à travers des dispositifs dédiés pour les entreprises et une participation aux discussions gouvernementales qui ont mené à la mise en place de mesures d'accompagnement pour les start-ups comme pour l'ensemble des entreprises du secteur.

Recours massif au chômage partiel et au télétravail

« Sur le plan économique,  le gouvernement a été efficace en permettant aux entreprises en difficulté de trésorerie de pouvoir reporter leurs échéances de cotisations  et d'obtenir le paiement immédiat du Crédit d'impôt et recherche (CIR), un dispositif qui peut prendre jusqu'à 18 mois  , nous indique M. de Bentzmann. De même, le recours au dispositif gouvernemental d'activité partielle a amorti l'impact de la baisse de revenus : 2 entreprises sur 3 y ont recours, soit un total d'environ 68 000 salariés en activité partielle pour le secteur, sur les 5,8 millions concernés par ces mesures tous secteurs confondus. Elles sont déjà 98% à avoir recours au télétravail, soit près de 80% de leurs salariés qui maintiennent leur activité, à distance. Toutefois, pour contribuer à assurer une continuité de service, le président de Syntec Numérique estime que la Direction générale de entreprises (DGE) et l'Etat doivent engager des réflexions pour approvisionner les professionnels  en masques. « Comme pour le BTP, nous souhaitons la mise en place d'un accord définissant un cadre sanitaire qui permettrait une reprise de l'activité des entreprises du secteur IT »,  préconise Godefroy de Bentzmann.

Face à cette situation, les entreprises du numérique s'organisent afin de maintenir leurs activités et permettre à tous leurs clients et partenaires, de faire de même avec  des services qui facilitent le travail et la relation client à distance, dans un avenir qui reste toutefois incertain. « Nous sortirons tous meurtris de cette crise sanitaire »,  conclut le président de la fédération. Avant que l'épidémie ne soit maîtrisée, il estime que les règles du confinement plus strictes en France que chez certains de ses voisins européens, risque d'impacter plus fortement l'économie du pays.

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