Nommé Dg de Computacenter France en juin 2014, Isabelle Roux-Buisson accompagne la transition de la filiale française vers un modèle similaire à celui du reste du groupe.
Bien qu'elle ait vu son chiffre d'affaires croître de 6,4%, la filiale française du groupe Computacenter publie une perte opérationnelle de 23 M€ pour l'année 2014. Elle mise sur une industrialisation de ses services d'infogérance et une plus grande pro-activité auprès des grandes entreprises pour repasser dans le vert.
« Notre filiale française n'en est pour l'heure qu'au début de son processus de transformation. [...] Son modèle demeure dépassé et non-compétitif.» Mike Norris, le CEO de Computacenter, n'a pas mâché ses mots pour commenter les résultats de l'activité du groupe britannique dans l'Hexagone au titre de l'exercice 2014. Et pourtant, le chiffre d'affaires de la SSDI y a atteint 584,7 M€, soit une hausse de 6,4% comparée à 2013. Mais malgré ce niveau d'activité, qui reste inférieur à celui de 2012, la filiale a publié des pertes opérationnelles de 23,4 M€, contre 25,3 M€ un an auparavant.
La persistance de cette perte réside en partie dans le fait que la progression des revenus Computacenter France a été nourrie par la vente de produits à faible marge par son pôle distribution. Ce dernier a enregistré 488,2 M€ de facturations sur douze mois, soit une hausse de 6,4%. L'activité services de la filiale a crû de son côté de 6,5% à 96,4 M€. Une progression en trompe l'oeil puisque le chiffre d'affaires de ce pôle aurait baissé de 9,6% sans la signature d'un très important contrat de services managés.
220 postes supprimés mais pas autant de licenciements
Pour améliorer sa situation, Computacenter France a mené l'an dernier d'importants efforts de restructuration et d'amélioration de son modèle d'activité. Ils se sont notamment traduits par la mise en place d'un plan social touchant 220 postes. Néanmoins, le nombre de salariés de l'entreprises n'a reculé que de 19 personnes, une fois pris en compte les reclassements et les emplois créés dans le centre de services de Montpellier. Ces mesures ont néanmoins pesé sur les bénéfices, en partie par l'inscription d'une charge de restructuration de 9,1 M£ (12,75 %€) dans le bilan annuel du groupe.
«Comparé à ses homologues britannique et allemande, la filiale française a tardé à mettre en place les actions nécessaires pour faire croître la part de ses revenus issus des services tout en maintenant une forte activité de distribution », explique Isabelle Roux-Buisson, la directrice générale de Computacenter dans l'Hexagone depuis juin dernier. Pour combler son retard, la filiale qu'elle dirige s'est dotée en février dernier d'un centre de services basé à Montpellier qui emploiera plusieurs centaines de personnes. Sa création doit permettre à Computacenter France d'adopter les process d'industrialisation des services déjà mis en place par le groupe dans ses autres filiales.
Privilégier les grands comptes
L'alignement de la filiale française avec les standards du groupe s'entend également en termes de stratégie commerciale. Elle met désormais l'accent sur une cible de clients constituée des 500 plus grandes entreprises françaises, jugées plus à même de consommer l'ensemble de ses offres. L'objectif est notamment de commercialiser davantage de produits d'infrastructures destinés au data centers. Les clients de taille plus modeste ne seront plus adressés par les forces de vente terrain mais par des commerciaux sédentaires. Cette approche a entrainé un changement d'organisation des forces commerciales nomades au sein desquelles les ressources spécialisées par catégories d'offres (cloud, mobilité, infogérance...) sont plus nombreuses pour appuyer les collaborateurs plus généralistes.
Suivez-nous