Le buzz marketing autour du cloud computing est assourdissant, mais le message a été trop simplifié, les DSI peuvent se sentir perdus dans les différentes offres. Le cloud computing mérite d'être revu et corrigé comme nous y invite NTT dans un souci de meilleure intégration.
L'opérateur télécoms NTT (*) a commandé une étude auprès de 300 DSI sur leur perception du cloud computing (**). Tonalité générale des réponses : le cloud computing n'est pas encore un véritable choix stratégique, c'est plutôt « une rustine » commente les auteurs. Deux chiffres soulignent ce sentiment: 65% des entreprises disposent de moins de trois applicatifs dans le cloud, 68% d'entre elles ont recours à des applications cloud depuis moins de trois ans.
Cette prudence ne signifie pas un manque de crédibilité du cloud computing. Au contraire. 40% des DSI interrogés assurent que le cloud va libérer le potentiel de leur entreprise, la moitié (49%) le voit comme une aide pour conquérir de nouveaux marchés. 59% en font une priorité. Les deux tiers de ceux qui n'ont pas de cloud ont l'intention d'y investir dans les 3 prochaines années. Ce n'est donc pas un refus, mais un blocage, encore faut-il l'identifier.
Des problèmes d'intégration
Pour NTT, les DSI doivent en fait marier les systèmes existants et les nouveaux, c'est toute la difficulté. Ils ne sont pas réticents devant le cloud, mais restent confrontés à des problèmes d'intégration entre anciens et nouveaux modèles. «En fait, je vois trois barrières au développement du cloud computing : la complexité des infrastructures, la sécurité, la souveraineté des données » nous explique Olivier Micheli, directeur général de NTT communications France.
«Pour la partie infrastructures, un exemple : les opérateurs expliquent souvent aux DSI qu'ils peuvent externaliser sans problème, leur existant sera repris. Ce n'est pas si simple. Il est important d'accompagner le client dans sa migration vers une plate-forme de cloud computing ». Dans le même ordre d'idées, il ne faut pas penser que toutes les applications métier sont éligibles au cloud. Là encore l'accompagnement joue un grand rôle.
Des fournisseurs qui simplifient
La complexité des plates-formes existantes est selon l'étude NTT le principal frein à l'adoption du cloud par les DSI (58% des réponses, 70% dans le secteur public). Pour 81% d'entre eux la complexité du cloud vient de celle des architectures existantes. Et 3 sur 5 des DSI interrogés craignent que leurs fournisseurs ne soient pas conscients de cette difficulté ou du moins aient tendance à trop la simplifier. « Les DSI veulent des solutions adaptées au monde réel » note Damian Skendrovic, vice-président cloud services pour NTT Europe. Chaque entreprise a ses propres complexités et peut bénéficier d'une solution, sur mesure adaptée à son coeur de métier. « Mais il faut vis-à-vis d'elles un discours d'adaptation et tenir compte de l'héritage » note Olivier Micheli.
L'aspect sécurité joue son rôle, il a trait essentiellement à la confidentialité des données. « La plupart des DSI ont peur, du moins sont-ils relativement méfiants sur l'externalisation des données, leur coeur de business » relève Olivier Micheli. On couvre là différents points comme la disponibilité des données, le SLA associé au cloud, la confidentialité des données. La souveraineté est logiquement l'autre point critique, « que ce soit en France et encore plus au Maghreb dont je m'occupe également, la notion de souveraineté des données est importante, les entreprises se voient mal mettre leurs données dans un pays anglo-saxon ».
(*) NTT communications est filiale du groupe NTT, l'opérateur télécoms historique japonais. Fondée en 1999 elle s'occupe des communications longue distance et des services IT. Le groupe NTT compte d'autres filiales comme Docomo pour les mobiles ou Dimension Data intégrateur racheté il y a trois ans.
NTT communications réalise 128 milliards de dollars de chiffre d'affaires annuel, 90% au Japon, les 10% restants à l'extérieur, mais ces 10% représentent toute de même 13 milliards de dollars, d'ici 2017 ils doivent passer à 20 milliards.
(**) Etude menée par le cabinet Vanson Bourne intitulée « Growing pains the cloud», traduite par : « La crise d'adolescence du cloud ». Elle a été réalisée auprès de 300 DSI d'entreprises de plus de 250 salariés avec 33 questions.
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