Avec Fleur Pellerin, le numérique prend toute sa place au gouvernement

Ouf ! Le nouveau gouvernement compte bel et bien un ministère du numérique, il est associé aux PME et à l'innovation et c'est Fleur Pellerin qui en est titulaire. Le secteur a salué cette reconnaissance, même si plusieurs questions restent en suspens.

« Ministre délégué, aux PME, à l'innovation et à l'économie numérique » tel est l'intitulé de son poste. Fleur Pellerin est rattachée à Arnaud Montebourg, ministre, lui du « redressement productif », une appellation qui correspond à un ministère de l'industrie. En fait, Montebourg est à la tête d'un pôle avec Fleur Pellerin et une autre ministre déléguée, chargée du commerce et de l'artisanat et du tourisme : Silvia Pinel. Avantage, ce pôle marque une volonté forte, le signe d'un volontarisme, inconvénient, il est détaché de Bercy où se jouent les grandes décisions.

L'arrivée de Fleur Pellerin et la création de son ministère ont été saluées quelques minutes après la création du nouveau gouvernement aussi bien par l'Afdel que par Renaissance Numérique. Pour l'Afdel : « La nomination à cette responsabilité de Fleur Pellerin, qui a démontré une vraie connaissance des dossiers et une compréhension des enjeux, représente un signe très positif ». Quant à Renaissance Numérique, il souligne : « Nous misons beaucoup d'espoir dans la nomination de Fleur Pellerin au poste de Ministre déléguée aux PME, à l'Innovation et au Numérique. »

L'excellence républicaine

Autre aspect, Fleur Pellerin affiche un parcours sans égal. D'origine coréenne, abandonnée à sa naissance, elle est adoptée à six mois par une famille française. Deuxième épisode, son parcours et quel parcours. Bachelière à seize ans, elle est diplômée de l'Essec à 21, fait Sciences Po, réussit l'ENA. Elle évolue ensuite à la Cour des comptes. Parallèlement, Fleur Pellerin joue un rôle dans les trois dernières campagnes présidentielles auprès des candidats socialistes. Depuis six mois, François Hollande lui avait confié le suivi des dossiers numériques. Elle a également présidé le Club XXème siècle, qui regroupe de jeunes talents intéressés par la diversité.

Cette nomination amène également quelques réserves. Avant tout d'ordre administratif. La séparation avec Bercy rendra difficile le suivi des dossiers fiscaux, du moins seront-ils arbitrés par les deux ministères. Et l'on connaît la toute puissance de Bercy. Arnaud Montebourg a obtenu son autonomie, mais pour gagner ses duels, il devra faire arbitrer au niveau supérieur, Matignon ou l'Elysée, pour lui comme pour ses ministres délégués. Par ailleurs, nombre de dossiers resteront dans d'autres ministères, comme la e-education, le plan Hôpital, la e-santé où le Très haut débit. Reste une dernière inconnue, qu'adviendra-t-il du Grand emprunt ?

 

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