Leo Apotheker, ancien patron de HP et SAP, épaulé par le fonds Sycomore, veut devenir président du conseil d'administration d'Atos. (Crédit Photo : HP)
À l'aube de l'assemblée générale d'Atos prévue le 28 juin, chaque partie fourbit ses armes. Le fonds Sycomore, actionnaire minoritaire, veut le départ de Bertrand Meunier, président du conseil d'administration. À la place, il souhaite voir Leo Apotheker, ancien patron de HP et de SAP, qui vient de faire une sortie remarquée dans la presse. La SSII s'élève contre une campagne de déstabilisation.
La tension monte à l'approche de l'AG du groupe Atos(prévue le 28 juin) avec une offensive du fonds minoritaire Sycomore. Depuis plusieurs mois, il considère que le bilan de la SSII est « catastrophique » et souhaite le départ de Bertrand Meunier, président du conseil d'administration. À la place, Sycomore a trouvé son remplaçant, Leo Apotheker. Ce dernier a accordé une interview au Figaro où il charge la direction actuelle, « je trouve aberrant que le conseil d'Atos n'ait pas au moins un tiers de ses membres qui comprennent vraiment les métiers et les technologies. Il faut faire rentrer les talents nécessaires ».
Une référence a peine voilée sur la récente nomination au sein du conseil d'administration de deux administrateurs indépendants : Jean-Pierre Mustier (ex Unicrédit, Pegasus et Société Générale) et Laurent Collet-Billon (direction générale de l'armement). Leo Apotheker bat en brèche aussi les critiques sur ses précédentes expériences. Son passage chez HP avec le rachat d'Autonomy pour 11 Md$ (qui en réalité ne valait que 3 Md$) est toujours en procédure (Mike Lynch a été extradé aux Etats-Unis récemment dans cette affaire). Sa fonction d'administrateur de la société israélienne de cybersécurité Nice est pointé du doigt pour conflit d'intérêt avec les activités d'Atos. Des critiques balayées par Leo Apotheker, « ma carrière et ma réputation sont faites ».
Un effort de déstabilisation dénoncé
Du côté d'Atos, on s'étonne des propos de Leo Apotheker qui critique d'un côté et approuve la stratégie du groupe. « Ces attaques visent uniquement à déstabiliser un groupe mobilisé pour mettre en oeuvre son redressement et sa stratégie de création de valeur pour l'ensemble de ses parties prenantes », explique la SSII.
En toile de fonds, il y a aussi les discussions menées par la direction avec Daniel Kretinsky pour le rachat de l'activité infogérance nommée Tech Foundations. Sycomore estime qu'il n'y a pas urgence, allant même jusqu'à dire « quand on réalise des cessions avec le couteau sous la gorge, le rapport n'est jamais favorable au vendeur et Daniel Kretinsky l'a bien compris », explique Cyril Charlo, fondateur et associé de Sycomore au Figaro. Une sortie remarquée qui augure de probables passes d'armes dans les prochaines semaines.
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