Après avoir intégré la société en tant que commercial, Sylvain Couthier en est devenu le dirigeant en 2004. Depuis, il mène la diversification de l'entreprise et souhaite, pour cela, poursuivre les acquisitions en 2016. (Crédit D.R)
L'activité historique de reprise et de reconditionnement de matériels informatique génère toujours la majeure partie des revenus du groupe ATF. Pour autant, l'entreprise souhaite se renouveler et s'adresser au grand public.
Le groupe francilien ATF s'offre un plan de diversification pour ses 20 ans. Historiquement, l'activité de l'entreprise était de reconditionner le matériel IT des grands comptes pour les revendre aux PME. Au fil des années, elle a développé en parallèle une activité de services informatiques (réparation, maintenance, déploiement, fourniture de personnel en régie, etc...). Ainsi, pour le compte de l'exercice 2015, l'entreprise a dégagé un chiffre d'affaires de 15,5 M€, dont 62% des revenus issus des activités de reconditionnement, 25% des services et 13% du numérique. Sylvain Couthier, président du groupe, explique la stratégie du groupe : « nous souhaitons diviser notre activité en trois pôles : ATF Gaia restera notre coeur de métier avec cette activité historique de reconditionnement, Bis Repetita, une société homologue toulousaine qui s'approvisionne auprès des constructeurs que nous avons racheté et Digitalea, notre dernière création et entreprise de services digitales ». Cette opération de croissance externe explique en partie la forte croissance du groupe en 2015 (+50% et +8% en organique).
260 000 machines traitées en 2015
Ce n'est pas la première fois que la société mène de telles actions de développement puisqu'en 2013, elle avait mis la main sur l'e-commerçant de matériels reconditionnés Laptopservice.fr. L'opération a permis d'élargir la revente de ses produits aux particuliers, explique le président. Jusqu'ici, l'activité de vente en ligne d'ATF Gaia se cantonnait à la commercialisation de matériels recyclés auprès des grands comptes dont elle reprend les parcs. Elle menait jusqu'alors ce commerce à travers son site PC Privé.
« Rien que sur 2015, nous avons traité 260 000 machines et revendus 180 000 d'entre elles et 60 000 pièces détachées ». Le reste des machines a été recyclé par des entreprises partenaires dont le recyclage de matériel informatique est le métier. « C'est un statut différent du nôtre, qui a, justement, évolué depuis ces dernières années ».
Un statut d'entreprise adaptée depuis 2008
Depuis sa création dans les années 90, l'entreprise a mis un point d'honneur sur l'embauche de personnes handicapées. En 2008, Sylvain Couthier a souhaité pousser plus loin la démarche du président à qui il succédait en 2004, par l'obtention du statut d'Entreprise Adaptée. « Cela nous oblige à ce que notre effectif soit composé de 80% de personnes en situation de handicap ». Ce statut permet à l'entreprise de toucher des subventions, de l'ordre de 5% de ses revenus. Un positionnement qui a valu à Sylvain Couthier de se voir remettre le Prix de l'Entrepreneur Social 2014, par le Boston Consulting Group et la fondation Schwab pour l'entrepreneuriat social, en février 2015. « Nous avons eu le plaisir d'accueillir les consultants de Boston Consulting Group pour un audit de l'entreprise en guise de récompense et nous avons revu notre cap en fonction de leurs analyses ».
Se renforcer sur la vente en ligne
En outre, l'entreprise décline ce positionnement social en lançant Numerik_ea avec le concours de Simplon.co et Ecedi ce mois-ci. « Nous souhaitons former aux métiers du web des personnes en situation de handicap et en reconversion », explique le dirigeant. L'objectif est de rapidement former 300 personnes par an, un rythme déjà soutenu par Simplon.co Ecedi, qui propose des formations similaires. Pour 2016, l'objectif du groupe est de clore l'année avec une croissance organique de 10% à 15%. Mais le principal défi est de poursuivre les acquisitions afin d'améliorer la présence et l'offre en ligne. Comme Sylvain Couthier aime le rappeler : les opportunités sont encore nombreuses sur ce secteur, en effet, 93% des achats d'ordinateurs se font encore en boutique alors que la vente en ligne devrait commencer à lui prendre le pas.
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