Les salariés d'Astek Sud-Est se regrouperont le 29 novembre devant le tribunal de Grasse pour soutenir les représentants du personnel attaqués par la direction de la SSII. Crédit photo : D.R.
Pour la sixième fois depuis le mois de mars, les salariés d'Astek Sud-Est lancent un appel à la grève et à la mobilisation. Prévue le 29 novembre prochain devant le tribunal de Grasse (06), leur rassemblement a pour but de dénoncer la politique de gestion des employés de la SSII mais aussi de soutenir les deux représentants du personnel attaqués en justice par la direction.
Depuis mars dernier, les salariés d'Astek Sud-Est (SE) sont entrés en guerre contre leur direction. Ils mèneront le 29 novembre prochain devant le tribunal de Grasse (06) une sixième journée d'action pour manifester contre les pratiques de leur direction. Dans leur lutte, les salariés de la SSII devraient être pour la première fois rejoints par des représentants des principaux syndicats, des porte-paroles d'association citoyennes ainsi que des politiques et des élus locaux.
Une gestion du personnel pointée du doigt
Ils reprochent notamment à la SSII sa politique de gestion du personnel. Face à une diminution de son volume d'affaires, Astek SE ferait pression sur ses employés en fin de mission pour qu'ils signent des ruptures conventionnelles de contrat débouchant sur un minimum d'indemnités légales, explique les représentants du personnel. En cas de refus, ils sont souvent licenciés sous des prétextes infondés et illégitimes. Dix salariés auraient déjà été poussés vers la sortie de cette manière depuis le début de l'année. Les employés d'Astek SE trouvent ces pratiques d'autant plus inadmissibles que l'actionnaire majoritaire et fondateur du groupe Astek, Jean-Luc Bernard, s'est versé cette année des dividendes se chiffrant à plusieurs millions d'euros.
« Malgré les promesses d'amélioration faites par Julien Gavaldon (Président d'Atsek ndlr), on a encore rien vu », déclare Mathieu Glasson, représentant du personnel. Les salariés d'Astek SE réclament donc que la société cesse immédiatement ces pratiques ainsi qu'une transparence totale dans la gestion des employés en retour de mission.
Des pressions juridiques sur les représentants du personnel
Avec cette mobilisation, les salariés d'Astek SE apportent également leur soutient à leurs deux représentants du personnel attaqués en justice par la SSII et son directeur général, Franco Platano. Ils sont accusés d'injure publique pour le slogan « Platano escroc » scandé le 21 mars dernier par 170 salariés du groupe. Avant d'intenter une procédure judiciaire, Astek avait d'abord tenté de licencier les deux représentants du personnel, sans succès. Mathieu Glasson, l'un des deux prévenus, reste confiant et estime que les mots proférés l'ont été pour exprimer un ras le bol des salariés et que l'accusation relève presque de l'atteinte à la liberté d'expression.
Lors de la manifestation du 21 mars, les salariés d'Astek pointaient du doigt un possible vol de participation. Bien que cette accusation ait été invalidée par les prud'hommes, Mathieu Glasson annonce qu'une expertise encore confidentielle des chiffres de la société risque de mettre en lumière certains vices comptables. Contacté par nos soins, Franck Platano n'a pas répondu à nos sollicitations. L'audience censée décider du sort des deux prévenus se tiendra le 29 novembre prochain au Tribunal de Grasse.
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