Selon Servane Augier, directrice du développement commercial de 3DS Outscale, la certification des partenaires est un chantier sur lequel l'entreprise réfléchit activement. (Crédit : 3DS Outscale)
Sous le contrôle majoritaire de Dassault Système depuis 2017, 3DS Outscale mise sur sa stratégie de vente indirecte pour accompagner ses clients finaux dans leur transition vers l'infrastructure en tant que service. L'entreprise ouvre son channel à des acteurs spécialisés dans le secteur public.
En 2010, Dassault Systèmes cofondait la société Outscale dans le but de garder la main sur la partie infrastructure de son cloud. Neuf ans plus tard, alors que Dassault Systèmes est devenu actionnaire majoritaire et recherche toujours des clients externes, le désormais nommé 3DS Outscale compte 130 collaborateurs, majoritairement en France, et a été nommé parmi les 700 entreprises européennes ayant la plus forte croissance par le Financial Times. Des revenus générés à 75 % par les ventes indirectes, comme nous l'a confié Servane Augier, directrice du développement commercial de l'entreprise.
« Le principe de notre activité c'est de permettre aux entreprises d'aller vers plus de transformation numérique, explique-t-elle. Utiliser l'infrastructure en mode service (IaaS) de manière pertinente, ça veut dire préparer son parc applicatif au cloud, apprendre à optimiser ses usages, commencer à travailler en mode full-API pour connecter ses services à son cloud... Si le client est capable de faire tout cela, alors nous pouvons commercer en direct avec lui. C'est par exemple ce que nous faisons avec les ISV (éditeur de logiciels indépendants). Sinon, les partenaires sont là pour accompagner l'entreprise dans cette démarche de transition. » Outscale travaille donc avec des revendeurs qui vont se positionner en amont sur la partie conseil, soit en aval sur la partie gestion des opérations. Une dizaine de partenaires actifs compose le channel français de l'entreprise, « de la petite société assez pointue dans un domaine particulier jusqu'aux grandes ESN comme SCC ou Computacenter », ajoute Mme Augier.
« Encore du travail sur l'animation du channel »
Outscale compte capitaliser sur son réseau actuel, mais poursuit également une campagne de recrutement, notamment dans le secteur public. Dassault Systèmes a en effet demandé à sa filiale de se préparer aux futurs appels d'offres étatiques concernant le cloud souverain. « Nous avons élevé notre cloud à un haut niveau, notamment en préparant le label SecNumCloud de l'ANNSI, détaille Servane Augier. Il y aura là encore besoin d'accompagnement et nous sommes en discussions très avancées avec quatre revendeurs qui travaillent déjà avec des grands opérateurs américains et qui cherchent à compléter leur portefeuille avec une offre souveraine. Bien entendu, nous pourrons tout à fait travailler avec eux sur d'autres dossiers. » Sur ce point, rappelons qu'Outscale n'a jamais fait parti du club des clouds souverains (Cloudwatt et Numergy) financés par la Caisse des Dépôts et que le futur appel d'offre sera multi-opérateurs. OVH, Ikoula ou encore Cheops devraient également se positionner.
Un programme est dévolu aux partenaires, avec des niveaux Silver, Gold et Platinum atteignables selon des objectifs de chiffre d'affaires et qui permettent d'accéder à « des efforts marketing, de co-branding, de présence à nos événements et de communication ». Toutefois, la directrice du développement commercial voit plus grand en ce qui concerne le channel. « Nous avons encore du travail à effectuer pour améliorer l'animation du réseau », concède-t-elle. Cela passera peut-être par une accélération dans le domaine de la formation. Des modules ont été mis en place pour accompagner les équipes commerciales et avant-ventes des revendeurs, ainsi que des accompagnements techniques sur les réponses aux appels d'offre ou les rendez-vous chez le client. « Ça ne s'improvise pas du jour au lendemain d'aller vendre du cloud, du IaaS, de passer du mode "tout dans mon datacenter" à "j'allume et j'éteins des applications qui sont quelque part mais je ne sais pas où" », rappelle Mme Augier. Pour le moment, ces formations n'apportent aucune certification particulière, mais c'est un chantier sur lequel l'entreprise réfléchit.
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