Après les premiers modèles exploitant les puces HB200 NVL2 de Nvidia (ProLiant DL384 Gen12 avec des CPU Grace et des GPU H200), Hewlett Packard Enterprise compléte sa gamme Proliant Gen12 en intégrant les puces Intel Xeon 6 Granite Rapids-D. « Nous avons travaillé sur l'optimisation des processeurs pour obtenir les plus hauts niveaux de performance et d'efficacité », nous a expliqué lors d'un entretien Jérôme Riboulon,directeur de la business unit Compute chez HPE. Ces serveurs sont conçus pour offrir des performances élevées tout en optimisant l'efficacité énergétique grâce à la généralisation du refroidissement liquide (glycol ou eau), répondant ainsi aux exigences des châssis très denses avec un très grand nombre de coeurs CPU et de noyaux GPU. Cette intégration permet aux entreprises de bénéficier de capacités de traitement avancées, essentielles pour les applications exigeantes en ressources comme la simulation numérique, l'IA ou encore la virtualisation.
Le refroidissement liquide s'impose les serveurs x86 Proliant de HPE pour mieux dissiper la chaleur dégagée par les derniers composants d'Intel et Nvidia. (Crédit S.L.)
L'un des aspects les plus marquants des Proliant Gen12 est donc l'intégration de systèmes de refroidissement liquide, avec le retour des tuyaux et des pompes, qui dissipent plus efficacement la chaleur générée par les composants haute performance. Cette technologie est particulièrement intéressante pour les environnements de calcul intensif où la densité de CPU et GPU est très élevée. Comme nous l'a rappelé Jérôme Riboulon, HPE fait du refroidissement liquide depuis un certain temps avec sa division HPC Cray et bénéficie d'une grande expérience dans ce domaine. Interrogé sur l'immersion, le responsable de HPE France nous a précisé que cette option ne serait pas proposée aux clients. Les contraintes restent trop importantes et la complexité de mise en oeuvre rebutant les DSI. En plus des processeurs Intel Xeon, les serveurs Proliant Gen12 accueillent les derniers accélérateurs de Nvidia, les H200, apportant des capacités de traitement recherchées pour l'IA . « Les GPU Nvidia H200 permettent de gérer des charges de travail spécifiques, notamment celles liées à l'intelligence artificielle et à la virtualisation », a souligné Jérôme Riboulon, qui avoue pouvoir fournir sans problème de sourcing les clients français.
HPE complète sa gamme Proliant Gen12 avec six modèles reposant sur des puces Intel Xeon 6.
Mieux surveiller la consommation des serveursSix serveurs ProLiant Gen12 seront disponibles à la commande à partir du 24 février 2025, avec une livraison à partir du 25 mars. Ces modèles incluent les DL320, DL340, DL360, DL380, DL380a et ML350 Gen12 (voir illustration ci-dessus), chacun offrant des configurations spécifiques pour répondre à différents besoins. Le DL380a est, par exemple, un serveur au format 4U, équipé de un ou deux Xeon 6 (64 à 144 coeurs) en PCIe Gen5 avec jusqu'à huit cartes H200 NVL, conçu pour offrir une densité de calcul élevée dans un format compact pour le training IA. Côté performances, le DL380a Gen12 fait bien sûr beaucoup mieux que la génération précédente selon les benchmarks réalisés par HPE (voir ci-dessous). D'autres modèles, comme le HPE Synergy 480 et le DL580 Gen12, seront commercialisés à l'été 2025.
Selon les benchmarks réalisés par HPE, les derniers Proliant avec Xeon 6 surclassent les modèles précédents. (Crédit HPE)
La sécurité est également un aspect clef des Proliant Gen12. Ils intègrent la puce iLO 7, qui offre des niveaux de sécurité avancés, y compris une enclave sécurisée pour protéger les serveurs contre les attaques de micrologiciels et les accès non autorisés. « La puce iLO 7 garantit un environnement très contrôlé et inviolable, ce qui est crucial pour les déploiements en périphérie », a souligné Jérôme Riboulon. En termes de gestion, les Proliant Gen12 sont compatibles avec HPE Computer Operations Management, une solution de gestion automatisée disponible dans le cloud. Cette solution permet de surveiller et de gérer les serveurs en termes de consommation énergétique, d'empreinte carbone et de sécurité. « Avec Computer Operations Management, nous pouvons prédire la consommation énergétique et les émissions de carbone, fixer des seuils d'alerte et fournir des conseils aux utilisateurs », nous a précisé Jérôme Riboulon. D'autres configurations sont attendues dans les prochains et notamment les modèles équipés de puce AMD Epyc, qui ont bousculé les Xeon d'Intel ces derniers avec jusqu'à 192 coeurs pour certaines puces.