Les Core Ultra 200S d'Intel abandonne l'hyperthreading
Les puces Core Ultra 200S d'Intel pour PC de bureau font désormais l'impasse sur l'hyperthreading, une technologie introduite en 2004 par le fournisseur avec le Pentium 4 Northwood.
Le dernier processeur d'Intel pour PC de bureau, le Core Ultra 200S Arrow Lake, fusionne les architectures « Meteor Lake » et « Lunar Lake ». Plus précisément, il conserve le NPU de Meteor Lake et abandonne l'hyperthreading de Lunar Lake. En effet, l'hyperthreading a été banni des puces de bureau d'Intel, et Lunar Lake subit le même sort en perdant la fonctionnalité. Arrow Lake est le premier processeur de bureau « désagrégé » d'Intel. La puce, également désignée sous le nom Core Ultra 200S utilisé pour la gamme, est construit sur des tuiles, ce qui signifie que chaque partie de la puce est fabriquée individuellement chez TSMC selon un processus différent. Dans l'aperçu de l'architecture Lunar Lake dévoilé par Intel, l'entreprise a fourni des détails sur les modèles, les prix et la performance du processeur Core Ultra 200S, mais rien sur l'hyperthreading qui disparaît de la liste. Même constat pour le processeur mobile Lunar Lake. L'ambition d'Arrow Lake est simple : délivrer plus de performances tout en consommant beaucoup moins d'énergie que les puces Core de 14e génération. Pour y parvenir, les dirigeants d'Intel ont déclaré avoir adopté la même approche pour Lunar Lake et la future puce de bureau de prochaine génération : rendre ses coeurs aussi efficaces que possible en termes de puissance et d'espace.
Un concept simple
L'hyperthreading (également connu sous le nom de multithreading simultané) relève d'un concept simple : alors que chaque coeur de processeur est conçu pour exécuter un fil d'instruction, l'hyperthreading crée un second processeur « virtuel » à l'intérieur du même coeur de processeur. L'idée est que le coeur du processeur individuel exécute toujours des instructions sur au moins l'un des deux coeurs, de sorte qu'il est toujours en fonction. Les fans du concept voulaient éviter une chose : que le coeur de processeur soit inactif alors qu'il pourrait effectuer un travail utile. Le problème, c'est que le deuxième coeur est un coeur virtuel, et non un « vrai » second coeur physique, ce qui peut entraîner des conflits de ressources et des coûts supplémentaires, à tel point que, durant des années, la question de savoir s'il fallait laisser ou pas l'hyperthreading activé pendant les jeux s'est posée maintes fois. La première puce poru PC de bureau d'Intel à bénéficier de l'hyperthreading fut le Pentium 4 Northwood en 2004. Le Xeon Northwood pour serveur en bénéficia un peu avant.
Concernant Intel, l'entreprise a tantôt intégré, tantôt laissé de côté la fonctionnalité : certains processeurs Core de 9e, 10e et 11e génération d'Intel ont exclu l'hyperthreading, comme le Core i7-9700K, et les puces Atom d'Intel ne l'ont jamais utilisé. Cependant, la plupart des processeurs Core ll'utilisent. Dans le cas d'AMD, le fabricant a toujours utilisé l'hyperthreading, et l'utilise encore aujourd'hui. Cependant, l'autre question est de savoir si le surcroît de performances apporté par l'hyperthreading est suffisant pour compenser la perte de latence du système, le coût de fabrication du contrôleur et l'énergie consommée. Dans le cas de Lunar Lake, la réponse est « non », et c'est aussi valable pour les dernières puces de bureau d'Intel. Cela s'explique en partie par le fait qu'Arrow Lake s'inspire fortement de Lunar Lake, qui reprend les mêmes coeurs de performance Lion Cove et les mêmes coeurs d'efficacité Skymont de Lunar Lake.
15 à 20% de performances en plus
Selon Robert Hallock, vice-président et directeur général de l'IA des clients et du marketing technique chez Intel, en termes de puissance et de performance, Intel fait mieux en n'utilisant pas l'hyperthreading. La gamme Arrow Lake comprend à la fois des processeurs de bureau et des processeurs mobiles. Interrogé sur l'implémentation de l'hyperthreading dans les processeurs des machines de bureau, la réponse de M. Hallock semble s'appliquer à la fois aux puces de bureau et aux puces mobiles. « C'est une combinaison de plusieurs facteurs », a-t-il déclaré aux journalistes. « Déjà, nous savions que nous pouvions gagner en puissance en n'incluant pas l'hyperthreading dans le produit, et de fait, sans cette option, nous avons toujours une avance nette d'environ 15 à 20 % en termes de performances multicoeur. Nous pouvons donc améliorer l'efficacité tout en atteignant nos objectifs sur les performances de calcul globales », a-t-il expliqué. « Par ailleurs, il s'agit des mêmes conceptions que celles utilisées pour Lunar Lake », a-t-il ajouté. « Grâce à la technologie Foveros d'Intel, nous avons pu prendre ces coeurs, ces conceptions, et les intégrer immédiatement, ce qui a influencé notre décision compte tenu de la rapidité de mise sur le marché et la maximisation des performances par watt que cela permettait ». Mais rien ne dit que l'hyperthreading ne sera pas réintroduit un jour s'il peut se justifier en termes de performances, de puissance et d'encombrement. Ce qui ne semble pas possible pour l'instant.
Edition du 30/10/2024, par Mark Hachman / IDG News Service (adapté par Jean Elyan)
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