Cobol fait toujours les affaires de HN Services
20 % à 25 % des revenus de HN Services proviennent encore de ses activités autour de Cobol. L'ESN palie la pénurie de compétences autour de ce langage de programmation en misant sur la formation interne de profils non-IT.
Cobol a 64 ans cette année mais reste loin du départ à la retraite. Privilégié pendant longtemps comme langage de développement pour les mainframes IBM (system z, aujourd'hui), il a permis de concevoir des applications critiques qui tournent toujours chez certains clients, ceux du secteur bancaire notamment. Et, cet héritage du passé fait encore les affaires d'ESN comme HN Services, dont le catalogue s'étend du développement spécifique à l'assistance à maîtrise d'ouvrage, en passant par la supervision de systèmes et le conseil. Pour preuve, sur les 125 M€ de revenus que cette société a réalisés en 2022, « 20% à 25% proviennent des prestations de développement fournies avec Cobol, la plupart du temps dans le cadre du maintient ou de l'évolution d'applications existantes », indique Antoine Hennache, le directeur général de HN Services. Certes, cette proportion était encore d'environ 50 % il y dix ans. Mais cela ne signifie par que Cobol génère moins de revenus pour l'ESN. Il gènère un volume d'affaires stable, qui a simplement été dilué par le doublement du montant des facturations globales de HN Services au cours des 5 dernières années.
HN Services a connu les grandes heures de Cobol
Si le prestataire capitalise encore aussi bien sur le parc installé d'applications écrites en Cobol, c'est notamment parce qu'il a connu les grandes heures du langage de programmation, qui plus est en se positionnant initialement sur un public qui en était particulièrement friand. A l'échelle du marché de l'informatique, l'ESN a en effet un âge respectable. Elle est née en 1983, sous l'impulsion de Michel Hochberg, pour accompagner l'e-transformation des acteurs du secteur bancaire. L'homme était précédemment en fonction chez Control Data, un fabricant de supercalculateurs. Dès 1989, il met en place une école de formation interne qui s'avère d'autant plus centrale aujourd'hui pour son activité autour de Cobol que les cobolistes sont de plus en plus rares. Cobol est en effet peu enseigné. Déjà en 2013, une étude montrait que 73 % des universités dans le monde ne formaient pas ou plus au langage. Résultat, « les jeunes issus d'un cursus dans l'informatique sont assez peu intéressés par une technologie dont on leur dit à l'école qu'elle est morte », constate Antoine Hennache.
Des tests et moins de deux mois de formation
De fait, ce n'est pas dans les rangs des développeurs fraichement diplômés que HN Services puise pour garnir les rangs de ses cobolistes. L'ESN cible d'autres profils scientifiques de niveau Bac +5 (chimie physique...) qui n'ont pas poursuivi dans leur branche une fois leurs études achevées. « Ils ont davantage de recul sur une application et son usage que les développeurs », note le directeur général de HN Services. Le plus difficile est finalement de les approcher, leurs écoles n'ouvrant logiquement pas spontanément leurs portes aux recruteurs de l'IT ; Puis de les convaincre avec pédagogie que devenir développeurs en Cobol est à leur portée. Pour identifier ce qui feront l'affaire, HN Services a mis au point il y a 34 ans un test logique et algorithmique qui évalue leur capacité à penser comme un développeur. « Avec l'expérience, nous savons que ceux qui réussissent le test réussiront la formation », indique Antoine Hennache. Au sein de l'école interne de HN Services, la formation en question dure de 45 à 55 jours. Cela peut sembler couert, mais Cobol est un langage « relativement facile à apprendre ».
Chaque année, HN Services forment 80 jeunes diplômés rien que dans l'Hexagone, dont 50 cobolistes. Son approche lui permet de compter dans ses rangs une équipe 350 personnes (réparties dans ses différentes filiales) dédiés à son activité autour de Cobol et des systèmes Z d'IBM, sur un effectif total de 1650 collaborateurs en France et à l'international.
Edition du 05/07/2023, par Fabrice Alessi
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