Le premier processeur quatre-coeur d'Intel sera livré dans le courant du mois. AMD prépare aussi la sortie pour 2008 d'un processeur tout-en-un dans lequel sera intégré le circuit graphique.
C'est à l'occasion de l'Intel Developper Forum qui s'est tenu cet été à San Francisco que le fondeur a dévoilé son premier processeur doté de quatre coeurs, dont la sortie est prévue ce mois-ci. Intel répond ainsi à l'annonce d'AMD sur ses futurs Opteron quatre coeurs, lesquels seront produits en volume au cours de l'an prochain. Ces Opteron intégreront quatre fois 512 Ko de mémoire cache de second niveau et un cache L3 unifié de 2 Mo. Ils supporteront aussi la future génération de mémoire DDR3, qui succédera à l'actuelle DDR2. Toutefois, AMD n'a pas la même vision qu'Intel quant à l'intégration de quatre processeurs en un. Ainsi, les puces quad-core (ou quatre coeurs) d'AMD regroupent sur un seul et même silicium (ou die) les quatre unités logiques, tandis qu'Intel regroupe deux siliciums équipés chacun de deux coeurs l'un à côté de l'autre. Pour AMD, il ne s'agit donc pas de deux noyaux dual-core collés côte à côte. Le premier processeur quad-core d'Intel sera inauguré pour la gamme Xeon dédiée aux serveurs et accouchera d'un Xeon série 5300, connu sous le nom de code Clovertown. La famille Xeon 5300 se composera de quatre puces cadencées de 1,6 à 2,66 GHz. Toutes seront équipées de 8 Mo cache de niveau 2 et gravées en technologie 65 nm. La consommation électrique de ces puces devrait donc varier de 80 watts, pour les premiers modèles, à 120 watts, pour la version la plus puissante, à 2,66 GHz. En fait, Intel a choisi la voie de la facilité. Ainsi, son Xeon 5300 est en fait un assemblage, sur une même puce, de deux Xeon 5100 WoodCrest. Cette voix prise par le fondeur de Santa Clara pourrait entraîner quelques désagréments, notamment avec l'apparition de goulets d'étranglement au niveau du bus système sur des configurations à deux processeurs. De son côté, son concurrent AMD a donc déjà défini sa stratégie de processeurs quadricoeurs et voit à plus long terme. Il vient en effet d'annoncer l'initiative Fusion, quatre mois après son rachat du canadien ATI. Son objectif est de regrouper le CPU (processeur central) hérité du savoir-faire d'AMD et le GPU (processeur graphique) issu du métier d'ATI. Pour comprendre l'intérêt d'une telle intégration, Bob Drebin, le directeur technique d'ATI, insiste sur les performances graphiques des futures plates-formes. En effet, l'arrivée de Windows Vista et des nouveaux jeux, sans oublier les vidéos, fait apparaître une évolution de la 3D vers la cinématique. Les scènes sont de plus en plus réalistes et s'approchent de celles obtenues par le cinéma, tout en restant dans un monde virtuel. Côté performances graphiques (virgule flottante), la future plate-forme d'AMD pourra atteindre, vers 2010, la puissance d'un petaflop (un million de milliards d'opérations par seconde). Aujourd'hui, à titre de comparaison, la puissance d'un GPU se mesure déjà en dizaine de gigaflops (un milliard d'opérations par seconde). Ce projet Fusion, qui devrait aboutir à une série de processeurs en 2008, équipera aussi bien les workstations que les appareils de loisirs numériques (baladeurs vidéo, Web TV, téléphones mobiles, etc.). L'architecture interne de ces processeurs sera basée sur un bus ultra-rapide de type Crossbar (technologie Torrenza) en utilisant les technologies actuelles d'AMD, comme le bus Hypertransport. L'avantage de cette architecture est l'accès direct à la mémoire et la facilité d'intégration des différentes fonctions (virtualisation, sécurité, entrées-sorties, etc.) dans la puce. L'une des priorités assignées à ces futurs microprocesseurs sera de diminuer la consommation d'énergie, un débat qui fait rage actuellement chez les fondeurs. Et pour cause, la consommation électrique devient problématique dans certaines entreprises massivement équipées en serveurs (par exemple les moteurs de recherche comme Google ou Ask.com). Celle-ci peut en effet atteindre plusieurs gigawatts.
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