Pour le marché IT, il n'est pas exagéré de parler d'une reprise. On le constate avec les évolutions des chiffres d'affaires de l'année 2010 et il se confirme que les trésoreries et les budgets se reconstituent, après une année 2009 bien pénible pour l'ensemble de la filière.
Mais l'évolution la plus remarquable concerne l'emploi. De nouveau, alors que les signes réels d'un retour à la croissance datent seulement du printemps dernier, de nombreuses entreprises du secteur affirment qu'elles cherchent à embaucher mais n'y arrivent pas, faute de trouver les profils qui correspondent à leurs besoins.
Il n'en fallait pas plus pour que les observateurs de ce marché prédisent une nouvelle pénurie de candidats sur le marché de l'emploi IT. Cette pénurie est-elle réelle, à l'heure où chacun d'entre nous sait que les demandeurs d'emploi ne manquent pas ?
Elle n'est réelle que si les critères de sélection ne s'assouplissent pas. Concrètement, les recruteurs restent focalisés sur la tranche d'âge des 35 à 45 ans. Avant 35 ans, on considère que les candidats ne peuvent matériellement pas avoir à la fois la formation initiale et l'expérience nécessaires. Après 45, on estime qu'ils ne sont plus suffisamment dynamiques et trop gourmands en termes de salaire. Forcément, cela réduit le nombre de candidats éligibles.
Arrive ensuite la deuxième phase de tri. Les candidats devraient systématiquement maîtriser plusieurs technologies et plusieurs modèles économiques : copieurs & dématérialisation, analogique & IP, vente de produits & modes « as a service », cloud computing & retail, etc.
Une fois que l'embaucheur potentiel a formulé ces différentes exigences, il ne trouve effectivement pas chaussure à son pied. Pour autant, doit-on parler de pénurie ou de critères absurdes ?
Peu à peu, toute la filière IT en prend conscience. Et elle s'organise, notamment en formant elle-même de jeunes commerciaux. C'est la solution la plus répandue pour les moins de 30 ans.
Et pour les quinquagénaires, me direz-vous, il y a quoi ? Là, je suis à court. Peut-être peuvent-ils mettre en avant qu'ils sont les derniers spécialistes du « non-WYSIWYG* » ? Ou encore s'imposer comme « cost killers » ?
* WYSIWYG : What You See Is What You Get. Cet acronyme aujourd'hui désuet désignait une révolution technologique datant de la fin des années 80, qui a permis que ce que l'on imprimait corresponde à ce que l'écran de l'ordinateur affichait...
Pénurie de compétences, le retour
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