OVH fait preuve d'ambitions mesurées

Michel Paulin, directeur général d'OVHCloud, a ouvert ce matin l'événement Ecosystem Experience qui se tient cette semaine et dont les sessions sont accessibles en ligne. (Crédit : OVHCloud)

Michel Paulin, directeur général d'OVHCloud, a ouvert ce matin l'événement Ecosystem Experience qui se tient cette semaine et dont les sessions sont accessibles en ligne. (Crédit : OVHCloud)

Après une introduction en bourse, OVHCloud a dévoilé sa feuille de route pour les cinq prochaines années. Au menu, une extension des datacenters dans le monde y compris en région parisienne, le développement de son PaaS, la souveraineté et la résilience des données.

En cette fin d'année, OVHCloud organise son événement Ecosystem Experience, accessible en ligne. Une occasion pour la firme roubaisienne de faire un point sur son bilan annuel et de donner des perspectives pour les prochaines années. L'année 2021 a été intense avec la qualification Secumcloud de son offre Hosted Private Cloud (sur VMware), le partenariat avec Google sur Anthos et l'introduction en bourse. On peut citer également un évènement plus malheureux, l'incendie du datacenter de Strasbourg en mars 2021. Michel Paulin, le directeur général, a retracé ces différents évènements dans son discours introductif.

Extension des datacenters et orientation PaaS


Sur le volet prospective, il a annoncé un plan stratégique sur 5 ans avec plusieurs orientations. La première concerne la politique d'extension des salles informatiques. Dans les cartons du groupe français, il y a un projet de datacenter à Paris, sans pour l'instant de précision sur la date, ni sur le lieu exact, ni sur le partenaire de colocation. En Europe, OVHCloud veut se renforcer en Allemagne et en Angleterre. Un autre axe de développement est l'Amérique du Nord avec un second datacenter au Canada (Toronto), ainsi qu'au centre des Etats-Unis. L'hébergeur est déjà présent sur la côte ouest/est. Enfin, l'Asie est un territoire de conquête avec la volonté d'avoir un datacenter en Inde.

Après l'ambition territoriale, le dirigeant est revenu sur la partie technologique. Le futur se décline non pas en IaaS mais en PaaS, comme l'ont fait il ya longtemps déjà les géants AWS, Azur et GCP. La plateforme se construit à la fois par des partenariats, mais aussi avec des acquisitions comme le montre les rachats d'OpenIO (stockage objet) et Exten (stockage flash NVMe) en 2020. Sur les partenariats, des efforts ont été menés autour des bases de données (MongoDB, Kafka et Aiven). Au total, il y aura 80 services pour la fin de l'année. On peut citer également une plateforme orientée apprentissage automatique. Cédric O, secrétaire d'Etat au Numérique, en a parlé lors de la présentation du volet industriel du plan cloud. OVHcloud doit réaliser un hub avec 6 000 modèles d'IA.

L'offre SecNumCloud prête à se développer en dehors du cloud privé


Sur la partie IaaS, le fournisseur de cloud n'a pas fait de grandes annonces. Il a évoqué travailler sur une offre serverless mais sans donner de date. La concurrence - y compris française avec Scaleway - propose déjà ce type de service. Pour les clients Wholesale (web hoster, opérateurs télécoms,...), OVHCloud veut proposer une offre de datacenter as a service en fournissant une stack serveur, réseau et stockage chez le client. Le partenariat avec Nutanix, annoncé en 2020, est toujours en version beta.

Bien évidemment la notion de souveraineté est au coeur du discours de la firme roubaisienne. L'offre Hosted Private Cloud (sur VMware) certifiée SecNumCloud de l'Anssi et lancée officiellement en septembre dernier commence à séduire les clients. « Il y a deux typologies de clients : les administrations à la recherche d'une solution sécurisée et souveraine, puis les éditeurs de logiciels qui répondent aux besoins de conformité de leurs clients », nous a précisé par ailleurs Caroline Comet Fraigneau, directrice du développement d'OVHCloud en France et au Benelux. Pour autant, cette dernière ne communique pas sur des références clients sur l'offre SecNumCloud. Cette certification pourrait se décliner sur d'autres services d'OVHCloud assure-t-elle comme le bare metal. Autre axe pour garantir la souveraineté, la carte open source avec le service de cloud public sur base OpenStack (OVHCloud n'est que 27ème en termes de contribution au projet). Le fournisseur entend travailler sur le sujet dans le cadre d'un projet important d'intérêt européen commun (PIIEC) qui est toujours en cours d'attribution.

L'ère de l'hyper résilience


Enfin, dernier axe de travail pour les prochaines années, « l'hyper résilience ». Après le traumatisme de l'incendie du datacenter de Strasbourg, la question de la sauvegarde des données est devenue plus présente. Octave Klaba, fondateur d'OVH, ne pouvait donc pas faire impasse sur ce thème en proposant un backup interne pour l'ensemble des services (sauf le baremetal) dans un datacenter différent. Il a publié un tweet dans ce sens le 12 novembre dernier.

Sur l'événement Ecosystem Experience, OVHCloud a invité Max Schrems, fondateur de NOYB dont l'action a débouché sur l'arrêt Schrems II, à s'exprimer sur la question de la protection des données. Celui-ci a rappelé que les entreprises européennes étaient tenues par la loi de ne pas envoyer de données à l'étranger, à moins qu'elles ne puissent garantir qu'elles y sont entièrement protégées, une garantie dont les entreprises européennes sont responsables. Or, les dispositifs mis en place par les grands hyperscalers clouds américains ne protègent pas les entreprises de l'éventuelle surveillance, notamment de la NSA. D'où la nécessité de trouver des solutions pour mieux héberger ces données en Europe. Une table ronde réunissant des représentants de Gaia-X, Sopra, Tehtris et IDC a également abordé la question de la souveraineté des données, avant un focus sur l'engagement d'OVHCloud en matière de développement durable.



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