Oracle France s'organise pour emmener ses clients vers le cloud

Gérald Karsenti, country manager d'Oracle depuis mi-septembre, se décrit comme un manager qui rassemble. (crédit : M.G.)

Gérald Karsenti, country manager d'Oracle depuis mi-septembre, se décrit comme un manager qui rassemble. (crédit : M.G.)

Chargé de transformer Oracle France, Gérald Karsenti, ancien président de HPE France, lance un plan en 3 ans de migration des clients français vers le cloud. Face à ses concurrents, il fait valoir les atouts d'Oracle, notamment le Database as a service et l'offre « at Customer » qui installe une infrastructure de cloud public sur site. La filiale recrute une cinquantaine de commerciaux et ouvre davantage de postes encore dans le service.

Depuis mi-septembre, Gérald Karsenti est aux commandes d'Oracle France avec la mission d'accompagner la transition de ses clients vers le cloud. Le dirigeant, qui a présidé aux destinées de HPE France pendant 6 ans et jusqu'en août dernier, connaît particulièrement bien le tissu des entreprises dans l'Hexagone. Il connaît déjà tous les grands clients d'Oracle France. Ce matin, à Paris, sur l'événement Cloud Day, il a présenté un plan en 3 ans. Baptisé Go Oracle, celui-ci est centré sur le client et sur une migration vers le cloud qui se décline en 4 volets, le DaaS - database as a service - constituant pour le fournisseur un fer de lance compte-tenu de son historique sur les bases de données relationnelles, à côté des offres SaaS, PaaS et IaaS. « La base de données, bien que stratégique, n'est qu'une brique dans la plateforme technologique », a commenté Gérald Karsenti. Il considère néanmoins que la maîtrise du DaaS donne à Oracle un avantage considérable dans un contexte où la maîtrise de la donnée est primordiale.

Face à ses grands concurrents, sur les applications et dans le cloud - AWS, Microsoft, SAP, Google - Oracle doit faire valoir sa différence et se distinguer. C'est ce qu'il fait par exemple avec son offre « at Customer » destinée aux clients que le cloud public rebute pour des raisons de sécurité. Il fournit un environnement sur site géré dans les mêmes conditions qu'un cloud public, mais derrière le firewall de l'entreprise. « Tout ce que le client ne veut pas mettre dans le cloud public, nous l'opérons exactement de la même façon chez lui ou chez un partenaire », a rappelé Gérald Karsenti. « Le software est le même que celui du cloud public d'Oracle, c'est le vrai cloud hybride », a souligné le country manager France en ajoutant que, dans certains cas, plutôt que d'administrer à distance ces infrastructures chez le client, ce dernier pourra certifier une ou deux personnes pour les opérer directement sur site. En Europe, les clients français sont en avance sur les projets pilotes « at Customer » qui s'appuient sur les solutions matérielles et logicielles combinées qu'Oracle apporte depuis plusieurs années avec les systèmes convergés Exadata et Exalogic.

Recruté pour transformer la filiale

Autres particularités du fournisseur, ses programmes Universal Crédits et Bring your own licence, annoncés mi-septembre. Le premier apporte un contrat unique de type « pay-as-you-go » sur ses offres IaaS et PaaS, le second permet aux entreprises ayant acheté des licences sur site de la base de données, des solutions middlewares ou analytiques d'évoluer vers le cloud avec un prix réduit. « Oracle est déterminé à entraîner ses clients vers un cloud natif et à être un acteur majeur dans ce domaine », a exposé ce matin Gérald Karsenti. Actuellement, les prestations de conseil dispensées par la filiale se font à 70% sur le cloud et du côté des applications, la part du cloud dans les nouveaux projets est passée à 95%. Sur les objectifs du plan, le country manager d'Oracle France pense que, d'ici trois ans, 80% des clients de la filiale auront réalisé leur mutation, « mais ce sera peut-être davantage », estime-t-il.

« Je n'entends pas mener la politique commerciale demain comme cela a été fait dans le passé car le monde de demain n'est pas le même », a encore exposé Gérald Karsenti, venu pour « transformer » la filiale française. Parallèlement au plan Go Oracle, un plan management One Oracle se met en place pour un travail d'équipe recentré sur les clients et leurs besoins. « Je ne suis pas un manager classique, je travaille en équipe et c'est l'équipe qui va transformer l'entreprise », a résumé le dirigeant. Il prévoit des recrutements « très agressifs » avec une cinquantaine d'embauches en cours sur la partie commerciale et « beaucoup plus en termes de délivrance des services ». Chaque client va notamment être suivi par un manager « Customer Success » qui l'accompagnera de bout en bout. La filiale compte déjà une centaine de collaborateurs dévolus à assurer ainsi « la satisfaction du client ». Sur leur transformation numérique, les clients se voient aussi proposer des prestations gratuites à travers Digital Mission - un ou deux jours de brainstorming pour élaborer un mock-up à partir d'un besoin métier - ou via l'agence digitale Oracle Next sur du prototypage.





Au poste de country manager d'Oracle France, Gérald Karsenti (au centre) va proposer un groupe de réflexion au Cigref. A sa droite,  Karine Picard, vice présidente EMEA d'Oracle pour les applications, à sa gauche, Olivier Lembourg, directeur conseil France. (crédit photo : M.G.)

Néanmoins, cette évolution vers le cloud ne vas pas toujours sans grincement de dents. Lors de la dernière assemblée générale du Cigref, l'association de grandes entreprises et administrations françaises a demandé aux éditeurs des clauses contractuelles sûres pour « migrer du CapEx à l'OpEx ». Interrogé sur cette interpellation générale ce matin, Gérald Karsenti a reconnu qu'il pouvait y avoir une frustration nécessitant un dialogue. « Dès que je suis arrivé, j'ai voulu répondre aux attentes, mais je ne veux pas répondre à ces préoccupations de façon générale », a-t-il expliqué en rappelant que le cas de chaque client était différent et qu'il allait traiter avec chacun d'eux. Il compte néanmoins proposer un groupe de réflexion au Cigref sur cette question en y envoyant ses « meilleures compétences ».

Une région ouverte à Francfort avec 3 datacenters

Du côté de ses infrastructures, Oracle poursuit l'extension de ses datacenters. Il a ouvert début novembre une nouvelle région à Francfort bâtie sur le modèle de ses dernières générations de datacenters, la première ayant été ouverte à Phoenix (Arizona). Les infrastructures de Francfort s'appuient sur trois centres de calcul hébergés par Equinix et interconnectés entre eux. Ils sont destinés à accueillir tous les workloads des clients pour leurs données critiques en proposant back-ups et sites de secours, nous a détaillé Eric de Smedt, directeur cloud plateforme data infrastructures chez Oracle France. « Des offres Fast Connect seront proposées aux clients avec des bandes passantes dédiées ». Au niveau mondial, Oracle dispose aujourd'hui de 27 datacenters, certains étant dédiés au SaaS, d'autres au IaaS et au PaaS. Tous ces services sont disponibles sur des datacenters européens entre Royaume-Uni, Amsterdam et Francfort.

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