La jeune SSII rennaise MAX Digital Service limite le turn over de ses effectifs en les intégrant directement à la gouvernance de la société. Elle espère diffuser son modèle à travers la France grâce à des associés investis autant humainement que financièrement.
MAX Digital Services veut démocratiser sa vision de l'ESN « collaborative ». Cette société de services rennaise, créée en juin dernier par Matthieu de Marolles et Anthony Poignant, deux ancien membres d'une grande SSII, a décidé d'adopter une approche plus humaine de la SSII. « Nous misons principalement sur la collaboration et l'échange au sein de l'entreprise, et avons industrialisé ces processus. Nous mettons en place chaque semaine des points de rencontre pour discuter des grands axes et des développements à venir. Le but c'est que chacun soit investit dans l'entreprise et y prenne une part active », explique Matthieu de Marolles. « C'est un peu comme un projet mené en méthode agile. Nous faisons régulièrement des réunions sur les événements passés et décidons de ce qui doit être fait ensuite », ajoute Anthony Poignant.
Cette stratégie se traduit également à travers les recrutements. « Nous visons bien évidemment des personnes qui ont de solides compétences techniques mais nous regardons aussi l'humain », déclare Anthony Poignant. Ainsi, les candidats sont rencontrés plusieurs fois et si possible par plusieurs membres de l'équipe afin que chacun puisse donner son avis sur la candidature. MAX DS ne se focalise pas uniquement sur les lignes du CV. « Nous voulons des personnes investies, curieuses et qui ont l'envie et la capacité d'apprendre. Par exemple, nous avons recruté quelqu'un pour travailler sur du DevOps mais qui n'était pas forcément spécialisé sur cette technique. Nous avons vu qu'il avait les compétences et la curiosité pour se former de façon autodidacte là-dessus et lui avons fait confiance. Aujourd'hui il travaille chez un client qui en est tout à fait satisfait », raconte Mathieu de Marolles. « Si nous voyons qu'ils en ont les capacités, nous donnons aux candidats la possibilité de faire leurs preuves », ajoute Anthony Poignant.
Investir les collaborateurs le plus tôt possible
En outre, les nouveaux collaborateurs sont intégrés très tôt dans le processus de l'entreprise. « Dès qu'une personne nous a confirmé qu'elle souhaitait nous rejoindre, elle peut participer aux discussions concernant la gouvernance de MAX DS via un outil collaboratif (Slack NDLR), même si elle est encore dans son ancienne société. Cela nous permet de garder contact durant les trois mois de préavis », explique Matthieu de Marolles.
« C'est comme ça que nous fonctionnions dans nos précédente entreprises où nous avions carte blanche, et cela marchait très bien. Mais des évolutions voulues par nos directions nous ont orienté vers des modèles plus pyramidaux qui ne nous convenait pas. C'est pourquoi nous avons décidé de fonder MAX DS », raconte Anthony Poignant. Au-delà des avantages évidents sur le bien être et l'investissement des collaborateurs, cette démarche porte aussi ses fruits vis-à-vis des clients. Les collaborateurs sont en effet moins tentés d'aller voire ailleurs ce qui limite le turn-over, souvent élevé dans les SSII et permet de rassurer les clients quant aux suivit de leurs projets. « Ils sont en outre de plus en plus nombreux à adopter des méthodes de management similaires. Nous avons donc des points d'entente naturels et les synergies se créent plus facilement », argue Anthony Poignant. Les deux entrepreneurs restent en outre persuadé qu'un bon environnement de travail se ressent directement sur la qualité du service apporté aux clients qui s'en trouve bien meilleure. « C'est in fine tout ce que nous voulons », argue Matthieu de Marolles.
Développer le modèle via des associés
Pour l'instant composée de trois collaborateurs déjà en mission chez des clients, plus les deux fondateurs, MAX DS se fixe un rythme d'un recrutement par mois pour les trois ans à venir. « Nous espérons être une quarantaine d'ici trois ans », déclare Matthieu de Marolles. Quant-à ce qui est des chiffres, les deux fondateurs ne préfèrent pas s'avancer. « Nous ne misons vraiment pas sur le volume mais plus sur la qualité du service que nous voulons proposer », clame Anthony Poignant. Ils ajoutent tous les deux que de toute façon, leur modèle ne peut pas s'appliquer à une entreprise de plus de 40 collaborateurs. « Après, nous retomberions dans les travers d'une organisation pyramidale », argue Matthieu de Marolles.
En revanche ils souhaitent étendre leur modèle dans d'autres villes. « Le M de MAX correspond à Matthieu et le A à Anthony. Le X en est dédié aux associés qui pourraient nous rejoindre pour développer le modèle de notre ESN dans d'autres agglomération », explique Anthony Poignant. Les deux entrepreneurs souhaitent ainsi trouver des gens de confiances capable de s'investir humainement et financièrement dans MAX DS pour développer sa marque et sa vision dans d'autres villes, à moyen termes. « Le but n'est pas d'avoir à piloter des filiales à distance mais bien de pouvoir faire confiance à quelqu'un et lui laisser carte blanche », précise Matthieu De Marolles.
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