Coup de tonnerre dans le monde des SSII, avec l'arrivée de Manpower comme candidat au rachat d'entreprises. La société de travail temporaire s'est restructurée pour préparer son offensive.
Il y a un mois, Manpower annonçait le recrutement d'Alain Roumilhac. C'est l'ancien n°2 de la SSII Osiatis qu'il a quittée au mois de septembre dernier, avant de fonder un cabinet de conseil, Clemadel. Avant Osiatis, Alain Roumilhac a évolué chez IBM pendant 18 ans, occupant les fonctions de vice-président d'IGS en charge des lignes de services. C'est donc un homme expérimenté de l'industrie informatique et de ses services que la société de travail temporaire a recruté. Une société dirigée en France, depuis 2007, par Françoise Gri, ancienne P-dg de IBM France. Pourquoi un profil comme celui d'Alain Roumilhac dans une société de travail temporaire ?
Alain Roumilhac a été nommé directeur général pour l'Europe du sud de Manpower, en charge de deux marques : Experis et Manpowergroup Solutions. Le groupe de travail temporaire se redéploie en effet au plan mondial à travers le lancement de marques métiers : Manpower, Experis (recrutement pour les grandes entreprises), FuturSkill (évaluation de compétences), Right Management (management des talents) et Manpower Group Solutions (outsourcing). Elles sont destinées à mieux cibler et mieux accompagner les différents types de clientèles de Manpower.
Les deux directions ne peuvent s'exprimer davantage
Ce redéploiement passe également par une croissance externe. C'est la raison du projet de rachat de Proservia. Au stade actuel, Manpower a annoncé publiquement son intention de prendre le contrôle (*) de la société Proservia (**), dont la cotation est suspendue ce mercredi 6 juillet. Les deux directions ne peuvent s'exprimer davantage, avant la communication du projet au CCE de Proservia et l'avis de l'Autorité de la concurrence.
Les premiers pas de Manpower dans le monde des SSII seront scrutés de près. Le Syntec Informatique devrait s'irriter de cette intrusion. La Fédération professionnelle déploie de multiples efforts pour effacer son image ancienne de fournisseurs de main d'oeuvre et l'assimilation des SSII à des sociétés de travail temporaire.
(*) « Majorité en capital et en droits de vote » explique le communiqué officiel
(**) Proservia a réalisé un CA de 47,8 ME en 2010, en croissance organique de 7,6%
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