Les deux clouds souverains français, Numergy et Cloudwatt provoquent beaucoup de questions et même de mises en cause. Samir Koleilat, Pdg de l'opérateur Acropolis Télécom pose le débat en 5 questions :
-« Pourquoi deux structures différentes, chargées de la même mission sur le même marché, qui aboutiront nécessairement à doublonner leur offre tout en divisant par deux leurs moyens et leurs effectifs ?
- Pourquoi l'état finance à hauteur de 150 millions d'euros (75 ME par projet, via la CDC) des start-up créées de toute pièce, sans expérience, sans produit, sans client, et finalement sans légitimité sur le marché alors qu'une vingtaine d'entreprises françaises spécialisées, plus expérimentées et qui avaient déjà une longueur d'avance, étaient mieux placées pour relever le défi d'un Cloud souverain français ?
- Peut-on raisonnablement croire que deux start-up franco-françaises disposant chacune d'un budget de fonctionnement de 225 millions d'euros pourront se mesurer aux mastodontes du marché mondial capables eux, d'investir des milliards de dollars ?
- Doit-on réellement considérer comme « patriotique » l'idée que l'état et les investisseurs institutionnels censés investir dans des sociétés innovantes et créatrices de richesses prennent le risque de miser 150 millions d'euros dans un défi technologique et économique pour lequel aucune des parties engagées ne semble préparée ?
- Faut-il souscrire à l'idée que la création de ce pool industriel répond à une démarche stratégique pour l'avenir de l'industrie française alors qu'elle risque de mettre gravement en péril les entreprises, et leurs salariés, qui depuis 20 ans ont investi, sur leurs fonds propres, pour développer une industrie du numérique ?
Certes, il est de bon ton dans ce genre de circonstances de souhaiter bonne chance aux nouveaux venus, mais cet usage n'empêche pas de se poser des questions de bon sens ! »
Samir Koleilat
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