Le marché du BaaS (Backup as a Service) progresse rapidement. Initialement peuplé de start-ups spécialisées, il a depuis suscité des vocations chez des éditeurs établis de logiciels de sauvegarde et de restauration. (Crédit photo : D.R.)
La part des grandes organisations qui placeront la sauvegarde des données de leurs applications SaaS au rang de priorité va quintupler en quatre ans. Au point d'en faire un fait majoritaire parmi elles.
La sensibilisation des entreprises à la cybersécurité, notamment sur le versant de la sécurité des données, a nettement progressé ces dernières années. Pourtant, un décalage dans le temps persiste souvent entre la prise de conscience et la mise en oeuvre de certaines mesures. Pour preuve, indique Gartner, même les grandes organisations souscrivant à des offres SaaS ne seraient actuellement que 15 % dans le monde à voir la sauvegarde des données de ces applications comme une préoccupation majeure. Cette proportion est particulièrement faible au vu de la pénétration croissante des logiciels en tant que services et donc des masses d'informations critiques qu'ils génèrent. Ces derniers devraient capter 247,2 Md$ de dépenses en 2024, puis 300 M$ l'an prochain.
75 % des entreprises concernées d'ici 2028
Toutefois, un phénomène de rattrapage rapide se profile. Gartner anticipe que 75 % des grandes entreprises élèveront la sauvegarde des données des applications hébergées au rang de priorité d'ici 2028. « Les entreprises étant de plus en plus dépendantes des technologies SaaS, il devient crucial de s'assurer que les données SaaS sont à la fois protégées et récupérables. En outre, compte tenu de la vulnérabilité des données SaaS aux erreurs, aux cyberattaques et aux contretemps des fournisseurs, il est indispensable de disposer de solutions de sauvegarde robustes », explique Michael Hoeck, analyste au sein du cabinet d'études.
Un retard dû à une confusion...
Plusieurs facteurs peuvent expliquer que les entreprises aient tardé, jusqu'ici, à se pencher sérieusement sur la question. En premier lieu, le fait qu'une grande partie d'entre elles imaginent que les hébergeurs de solutions SaaS gèrent tous les aspects de la sécurité des données. Or, ceux-ci appliquent dans leur majorité le modèle de responsabilité partagée, en vertu duquel il ne leur incombe « que » de sécuriser leurs infrastructures et de fournir une haute disponibilité de leurs services. Et le même modèle prévoit que la protection et la sécurisation des données au sein de leurs plateformes reviennent aux utilisateurs eux-mêmes.
... et des freins techniques
Les causes du retard des entreprises relèvent aussi de problématiques techniques. « Les éditeurs de SaaS fournissent peu d'accès par API pour la protection et la récupération des données. Cela complique la sécurisation effective des informations par le biais de solutions de sauvegarde tierces », indique Michael Hoeck. En dépit de cet obstacle, le marché du BaaS (Backup as a Service) progresse rapidement. Initialement peuplé de start-ups spécialisées, il a depuis suscité des vocations chez des éditeurs établis de logiciels de sauvegarde et de restauration.
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