La fin des logiciels en boîte : l'exemple des logiciels de sécurité

Jusqu'en 2006, le marché des logiciels de sécurité vendus en boîte dans les réseaux traditionnels de ventes de produits électroniques (Enseignes spécialisées, Enseignes alimentaires...)  était encore  en pleine croissance. L'année 2007 a marqué une rupture dans cette évolution, puisque depuis, ce marché régresse de 15% par an en volume... et encore davantage en valeur. Dans le même laps de temps, le marché des logiciels de sécurité continuait de croître au rythme de l'équipement des français en matériel informatique... la sécurité basculait donc cette année-là du matériel vers l'immatériel : aujourd'hui, on estime qu'environ 30% seulement des logiciels de sécurité sont vendus « sur étagères », préfigurant ainsi l'évolution du marché du logiciel Grand Public.

Un produit mal aimé...


Le marché du logiciel Grand Public de sécurité, et son évolution, est une illustration, sur un segment précis, du basculement d'un marché vers de nouveaux modes de commercialisation : un produit qui peut être téléchargé, des utilisateurs peu ou pas avertis, un produit peu désirable, et une omniprésence des produits gratuits.
Les consommateurs français (ce qui n'est pas le cas en Allemagne ou dans les pays anglo-saxons) n'ont pas - ou peu - de notions en matière de sécurité informatique. La principale raison de cet état de fait est l'équipement tardif des foyers français en PC. Nos voisins européens ont acheté leurs premiers ordinateurs domestiques dans les années 90. Ils ont donc rencontré et combattu des virus simples, mais efficaces, qui leur ont donné leur première leçon de sécurité informatique. L'impact de ces virus était pour la plupart visible par l'utilisateur, et lui permettait de comprendre le danger auquel il s'exposait s'il n'était pas correctement protégé. Les consommateurs français ont commencé à s'équiper à partir de 2000, avec une très forte accélération à partir de 2003/2004. Hors c'est à partir de cette période que les menaces ont évolué du simple virus vers des techniques mafieuses plus sophistiquées, comme le hacking, le fishing, ou encore le vol d'identité. Ces dangers, éminemment plus redoutables qu'un simple virus, sont en plus invisibles du point de vue de l'utilisateur. Ajoutez à ce tableau la frilosité des autorités françaises, peu enclines à communiquer sur le sujet, et vous obtenez un véritable blocage des foyers français face à la perspective de devoir payer pour assurer leur sécurité informatique.
Cette frilosité est en plus encouragée par la présence écrasante des logiciels de sécurité gratuits. Pourquoi payer ce qu'on peut télécharger, sans débourser un sou, sur internet ?

... et l'avènement du téléchargement

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