En supprimant toute prise en compte d'un éventuel impact de concurrence sur le marché des SmartNIC suite à la fusion entre Broadcom et VMware, la CMA ne marche pas dans les pas de la Commission européenne. (crédit : D.R.)
L'autorité britannique de la concurrence et des marchés CMA renforce ses investigations liées au rachat de VMware par Broadcom en mettant de côté les impacts éventuels dans le domaine des équipements Ethernet et FiberChannel.
L'autorité britannique de la concurrence et des marchés (Competition and Market's Authority aka CMA) enquête depuis novembre dernier sur le projet d'acquisition de VMware par Broadcom. Et à l'instar de la Commission européenne et de la FTC, cette opération de rapprochement (rappelons-le pour un montant conséquent de 61 Md$) n'est pas sans soulever de nombreuses craintes en matière de conformité et de respect des règles de la concurrence pour la CMA. Cette dernière vient ainsi de détailler ses inquiétudes concernant ce rachat et une dernière feuille de route et de dates butoirs.
« La déclaration de problèmes définit la portée de l'enquête. Elle expose les théories initiales sur ce qui pourrait nuire à la concurrence, mais ne présente pas de résultats ou de conclusions. La date limite pour les soumissions sur l'énoncé des questions est fixé au 9 mai 2023 à 11h », précise la CMA dans une mise à jour de son annonce d'enquête. Cette dernière resserre son enquête autour de deux problèmes de concurrence et non plus trois comme initialement.
L'impact de concurrence sur le marché des SmartNIC délaissé
Dans son premier avis, la CMA estimait en effet que cette concentration « réduisait de façon substantielle la concurrence en raison de l'éviction des concurrents du secteur du matériel tirant parti de la position de VMware dans le domaine des logiciels de virtualisation des serveurs », ainsi que « d'effets non horizontaux dus au partage d'informations commercialement sensibles », et aussi en « s'appuyant sur la position de Broadcom dans le domaine des cartes réseaux, des adaptateurs FiberChannel et pour le stockage ». Or dans son dernier avis, la CMA délaisse ce troisième champ d'investigation, en supprimant toute prise en compte d'un éventuel impact de concurrence sur le marché des SmartNIC. Un choix qui diffère donc sur ce point de l'Europe.
La CMA a ainsi choisi de concentrer son enquête sur la question de savoir si la dégradation (ou l'empêchement) de l'interopérabilité entre le logiciel de virtualisation de serveurs VMware et les produits fournis par les rivaux matériels de Broadcom nuirait à la compétitivité des rivaux en raison de l'importance de l'interopérabilité. L'autorité britannique va également tenter de savoir si VMware a actuellement accès à des informations sensibles de concurrents de Broadcom, et si ce dernier est en mesure de voir ces informations s'il ne rachète finalement pas VMware, pouvant ainsi créer un avantage concurrentiel.
Echéances et dates butoirs fixées
L'autorité de la concurrence britannique a par ailleurs publié un calendrier des prochaines étapes, au-delà a de la date butoir du 9 mai pour collecter des informations, des questionnaires et auditionner des tiers. Début juin, la CMA va ainsi échanger avec les principaux intéressés, vérifier des informations, et examiner des conclusions provisoires avant de clôturer fin juin toutes demandes et prises en compte de réponses. Puis en juillet les notifications des conclusions provisoires et - le cas échéant - les mesures correctives possibles seront émises, avant l'étude de recours possibles et de réponses éventuelles jusqu'à fin août, avant publication d'un rapport final dans la foulée et d'un bouclage administratif de l'affaire le 12 septembre 2023. L'été s'annonce brûlant en Grande-Bretagne...
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