En rachetant le britannique Arcapix, la société française Kalray dont le président est Eric Baissus, va mettre un pied ferme aux Etats-Unis. (crédit : Kalray)
Spécialisé dans le design de puces, la société française Kalray est entrée en négociation exclusive pour mettre la main sur le britannique Arcapix. L'occasion de se doter d'une technologie de stockage haute performance pour applications de calculs intensifs.
Le spécialiste français du design de puces pour datacenters et voitures autonomes, Kalray voit les choses en grand. La société française a ainsi annoncé être entrée en négociation exclusive avec Arcapix. Cet éditeur britannique propose des solutions de stockage haute performance pour les applications de calcul intensif. « Ce rachat est très complémentaire », nous a expliqué Eric Baissus, président de Kalray. « Nous sommes sur le marché de l'accélération matérielle avec des puces vendues sous forme de cartes accélératrice ou dans des serveurs de stockage, et eux sont positionnés au niveau des couches logicielles pour connecter les clients finaux ». La complémentarité est également géographique : « Nous sommes très présents en Europe du Nord et en France alors qu'eux sont bien établis aux États-Unis. »
Fondée en 2013 par Ben Leaver and Barry Evans, Arcapix commercialise ses solutions pour le secteur de la recherche scientifique et de l'IA (arcastream) et des médias et du divertissement (pixitmedia). Sa technologie combine des technologies de stockage variées (flash, disque dur...). Ses deux produits sont Pixtor, une plateforme de stockage et de réseau hautes performances combinant stockage flash, disque, bande et cloud dans un système unifié et évolutif. Sa deuxième, fonctionnant sur la précédente, est Ngenea pour faciliter les workloads collaboratifs distribués.
Un chiffre d'affaires ambitieux de 100 M€ dès 2023
Dans le cadre de cette opération, Kalray envisage de s'emparer de 100% du capital d'Arcapix pour partie en actions et en numéraire (0,9 M€) sous réserve d'ajustements. La transaction est prévue d'être finalisée d'ici la fin de ce premier trimestre 2022. Cette société a réalisé un EBITDA positif pour un chiffre d'affaires annuel d'environ 7 millions d'euros au cours de son dernier exercice fiscal clôturé mars 2021. Comptant une centaine de collaborateurs, Kalray pourra étoffer ses équipes avec les 50 employés d'Arcapix dont plus d'une trentaine en vente et support.
Suite au rachat d'Arcapix et la commercialisation de ses derniers produits (carte d'accélération programmables K200-LP et la baie de stockage Flashbox), Kalray vise un objectif de 20 millions d'euros pour 2022, et pas moins de 100 millions d'euros pour 2023. Avant d'envisager les sommets, Kalray avait touché le fond mais a remonté depuis la pente. E difficulté en 2013 (liquidation), la société avait ensuite réussie son IPO en 2018 (43,5 M€ levés) suivi par un tour de table de 5,2 millions d'euros fin 2020. Pour 2021, le groupe a annoncé un chiffre d'affaires d'1,45 M€ en hausse de près de 41%. « Nous avons mis en place des chaines de production avec Wistron, l'un des plus gros fabricants de cartes accélératrices taiwanais, et avons des clients qui peuvent acheter 10 ou 20 000 cartes vendues 1 000 € donc l'ambition est effectivement très grande », confirme Eric Baissus.
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