Arvind Krishna, CEO d'IBM a indiqué que le rachat de HashiCorp constitue un formidable complément stratégique. (Crédit Photo : IBM)
Après les rumeurs, IBM a confirmé lors de la présentation de ses résultats financiers le rachat de HashiCorp pour un montant de 6,4 Md$. Les produits de ce dernier seront intégrés à Red Hat et WatsonX, et devraient contribuer à dynamiser la croissance des revenus de Big Blue.
Hier, nous relayions les informations du Wall Street Journal sur des négociations entre IBM et HashiCorp pour le rachat de ce dernier. Le suspens n'aura pas duré longtemps. En effet, à l'occasion des résultats de son 1er trimestre fiscal, IBM a confirmé son intention d'acquérir le spécialiste de l'infra as a code pour un montant de 6,4 Md$. Il propose 35 dollars par action pour HashiCorp, soit une prime de 42,6 % par rapport au cours de clôture de lundi. L'opération doit être finalisée à la fin 2024. A cette date, Dave McJannet, CEO de HashiCorp, rendra compte à Rob Thomas, vice-président senior en charge des logiciels d'IBM.
A l'occasion d'une conférence téléphonique, Irvind Krishna a indiqué que HashiCorp est « une société avec laquelle nous collaborons depuis longtemps et nous pensons qu'elle constitue un formidable complément stratégique avec IBM ». Il a ajouté, « les entreprises sont aux prises avec une expansion sans précédent des applications d'infrastructure dans les cloud publics et privés, ainsi que dans les environnements sur site, ce qui en fait le moment idéal pour réaliser cette acquisition ». Il n'oublie pas non plus d'évoquer l'IA et considère que « les développeurs travaillent avec des stratégies d'infrastructure de plus en plus hétérogènes, dynamiques et complexes ».
Des synergies avec Red Hat et des opportunités commerciales
HashiCorp sera un ajout stratégique pour IBM en étendant les capacités de cloud hybride de Red Hat pour fournir une gestion automatisée de bout en bout de l'infrastructure et du cycle de vie de la sécurité. « TerraForm est devenu un standard en matière d'automatisation des infrastructures pour ces environnements, avec la sécurité en tête de liste pour chaque entreprise », précise le CEO d'IBM. Par exemple, la combinaison des capacités de gestion de configuration d'Ansible de Red Hat, la plateforme OpenShift et de l'automatisation de Terraform, plus les volets sécurité avec Vault (gestion des secrets) et Boundary (gestion des droits d'accès) simplifiera et protégera le déploiement et la configuration des applications dans les environnements de cloud hybride. Les solutions de HashiCorp trouveront également leur place au sein de WatsonX et des outils de sécurité d'IBM.
La firme d'Armonk voit aussi dans cette acquisition un accélérateur de croissance. Le directeur financier constate qu'il existe un grand potentiel sur les ventes à l'international. « Environ 20 % seulement des clients du Forbes Global 2000 sont des clients de HashiCorp, et seulement un quart de ses clients génèrent 100 000 $ de revenus annuels récurrents » a-t-il précisé. Il ajoute « nous avons la possibilité de monétiser et de vendre leurs produits. Cela entraînera un profil de croissance plus élevé au fil du temps ». Au 1er trimestre 2024, IBM a dévoilé des revenus en hausse de 1,5% à 14,46 Md$, en retrait par rapport aux attentes des analystes financiers tablant sur un CA de 14,53 Md$. La société impute ce décalage à divers facteurs, notamment le maintien de taux d'intérêt élevés, les fluctuations des taux de change et la prudence des clients.
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