Le parcours vers les marchés occidentaux est semé d'embûches pour Huawei. Aux USA, Symantec aurait mis fin à son alliance avec le constructeur chinois pour des raisons politiques alors qu'en Australie, il vient d'être exclue d'un appel d'offres public.
Alors que Symantec et Huawei avaient récemment annoncé la fin de leur joint-venture, «les objectifs fixés ayant été atteints», des informations ont filtré concernant les réels motifs de cette décision. Selon les médias américains, Symantec aurait en réalité décidé de se retirer de cette alliance pour des raisons politiques. En effet, le gouvernement américain a récemment annoncé son projet de partager des informations classifiées concernant des menaces de criminalité informatique avec le secteur privé, dont des fabricants de logiciels antivirus et des opérateurs. Symantec aurait craint que ses liens avec l'entreprise chinoise Huawei ne mettent en péril son accès à ces informations sensibles.
Exclu d'un appel d'offre en Australie
En Australie, le groupe chinois vient d'être exclu d'un appel d'offres de 37,5 milliards de dollars concernant un important projet public consistant à moderniser le réseau à large bande du pays. Sans nommer le groupe chinois, le premier ministre australien Julia Gillard a reconnu la responsabilité du gouvernement dans cette décision, en notant « qu'en tant que gouvernement, nous devons prendre toutes les mesures de précaution nécessaires pour nous assurer que ce projet d'infrastructure fasse ce que nous voulons qu'il fassions». Aux Etats-Unis, Huawei a d'ailleurs déjà connu pareille mésaventure à plusieurs reprises. En 2008, la firme avait ainsi dû renoncer à une offre sur 3Com, et en 2010 elle avait perdu un appel d'offres consistant à fournir des équipements à Sprint Nextel à la suite de préoccupations d'ordre sécuritaire exprimée par le législateur américain.
Le groupe chinois fait pour l'instant profil bas sur ces différents dossiers. En Australie, le porte-parole du groupe Jeremy Mitchell a relevé la déception du groupe, tout en soulignant sa volonté de continuer à travailler « dans une dynamique d'ouverture et de transparence pour démontrer la sécurité des technologies développées par Huawei ». Aux Etats-Unis, le porte-parole William Plummer, a pour sa part relevé « l'expérience positive des deux parties dans la joint-venture », notant simplement que l'entreprise allait « ajuster son organisation marché par marché, y compris aux USA ». Selon des sources anonymes proches du dossier citées par le New York Times, Huawei envisagerait néanmoins de délocaliser ses opérations US, en raison de la surveillance accrue du gouvernement américain.
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