« Il reste de la place pour les petites boutiques micro comme pour les grandes enseignes » Distributique : L'ébullition du marché français de la micro-informatique, notamment sur le segment grand public, durera-t-elle longtemps ? Étienne Alexandre : Oui car toutes les conditions sont réunies. Au niveau des produits, les ordinateurs portables n'ont jamais été aussi attractifs, du fait de leur confort d'utilisation devenu très proche de celui des PC de bureau. Le nombre d'acquéreurs potentiels pour ce type d'appareils reste en outre très élevé puisque seulement près de la moitié des foyers français possèdent aujourd'hui un ordinateur. Et il ne faut pas oublier de prendre en compte le phénomène de renouvellement des ordinateurs tous les quatre ou cinq ans sur le marché grand public. Ce phénomène n'est d'ailleurs pas la seule cause d'acquisition d'une seconde machine. Certains foyers veulent tout simplement s'équiper de plusieurs ordinateurs pour satisfaire tous les membres d'une famille. 35 % des clients de PC City possèdent au moins un PC de bureau et un portable. Distributique : Le contexte n'est pourtant pas à l'euphorie puisque, alors que les ventes progressent, les marges diminuent. Comment gérez-vous la situation ? Étienne Alexandre : Nous avons développé un modèle économique qui compense les marges faibles. Par exemple, les fonctions achat et approvisionnement de chaque magasin sont centralisées au siège par des personnes spécialisées dans ces domaines. Ce qui nous évite de dédier du personnel à ces tâches dans nos boutiques, où les employés peuvent donc se consacrer à plein temps à la vente. S'agissant des implantations de nos Superstores, nous avons choisi d'en installer certains en centre-ville et d'autres dans des zones commerciales afin de toucher des catégories de clientèle les plus larges possibles. Distributique : Quels sont les atouts des petites boutiques micro pour poursuivre leur activité avec de faibles marges ? Étienne Alexandre : Il reste de la place pour tout le monde. Pour les petits magasins comme les grosses enseignes. Ces dernières ne couvrent pas tout le territoire français. Les petits acteurs présentent un véritable attrait pour les clients, notamment parce qu'ils sont capables de fournir du conseil. Il s'agit d'une prestation indispensable pour les TPE et les professions libérales auxquelles la grande distribution ne s'intéresse quasiment pas. Distributique : Ce qui n'est semble-t-il pas le cas de PC City. Étienne Alexandre : Effectivement. Nous avons implanté dans chacun de nos magasins un espace entreprises et une équipe dédiée pour cibler les TPE et les professions libérales. Nous sommes capables de leur présenter des devis et de mettre à leur disposition des produits qui ne font pas forcément partie de nos 5 000 références. Nous fournissons également des services sur site, comme la mise en place de petits réseaux. Notre objectif est d'élargir progressivement notre palette de prestations pour arriver au niveau de ce que propose notre groupe, Dixon, dans ses magasins PC World au Royaume-Uni. Les choses sont déjà très avancées là-bas, avec des prestations d'administration de réseau ou de dépannage 7 jours/7, 24 heures/24. Distributique : Pourquoi l'ambition dont vous faites preuve dans les services ne se retrouve-t-elle pas sur le Web, où PC City ne possède pas de site marchand ? Étienne Alexandre : Internet est un bon vecteur de vente lorsqu'il s'agit de mettre l'accent sur les prix. Mais le Web s'avère beaucoup moins efficace lorsqu'il s'agit de mettre en avant des aspects de conseils et de services. Il s'agit là de deux offres capitales à nos yeux. Elles ne peuvent être réellement proposées à nos clients qu'en magasin. C'est pourquoi la priorité de PC City reste d'accroître le nombre de ses points de vente. La prochaine ouverture se fera avant Noël, à Herblay, dans le Val-d'Oise. Nous viendrons au commerce électronique en temps voulu.
Étienne Alexandre, directeur général de PC City France
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