Eric Domage, directeur études et conseil du pôle télécoms et sécurité d’IDC

Distributique : Le cabinet d'études IDC vient de mener une étude sur le marché français de la sécurité des systèmes d'information. Globalement, qu'en ressort-il ? Éric Domage : Un cap a été franchi. En 2005, le marché français de la sécurité des systèmes d'information a généré 1,13 Md€ de chiffre d'affaires, contre 943 M€ en 2004 et 821 M€ l'année précédente. En passant la barre du milliard d'euros, ce secteur s'affirme comme une composante de poids dans le marché français de l'informatique professionnelle, qui pèse quant à lui environ 40 Md€, ventes de services, de logiciels et de matériels confondues. D'autant qu'avec 15 % de croissance par an, le marché de la sécurité des systèmes d'information croît plus vite que celui de l'informatique professionnelle, dont le niveau de progression de situe entre 3 et 5 % depuis deux ans. Distributique : Par segments de produits, quel est le détail de la répartition de ce milliard d'euros ? Éric Domage : Les services sont la principale source de revenus du marché de la sécurité des systèmes d'information, avec 612 Md€ de chiffre d'affaires. Les logiciels pèsent, quant à eux, 405 M€. Viennent ensuite les ventes d'appliances de sécurité, qui s'élèvent à 96 M€. Entre 2004 et 2005, leur progression a été de 36 %. Aussi spectaculaire soit-elle, cette envolée doit toutefois être pondérée par la petite taille de ce marché, qui repose à 56 % sur les appliances bimodes. Les boîtiers de types UTM (firewall, détection d'intrusions et antivirus) n'y contribuent qu'à hauteur de 15 M€ mais enregistrent une croissance annuelle de 100 % depuis deux ans. La croissance du marché des boîtiers de sécurité dans son ensemble devrait se poursuivre dans les prochaines années, au détriment des solutions purement logicielles. Distributique : Comment expliquez-vous cette tendance ? Éric Domage : Les volumes de flux traités par les pare-feu sont de plus en plus importants. Les boîtiers RPV/firewall répondent mieux qu'un PC à ce besoin croissant de puissance car ils intègrent de la CPU ou des Asics dédiés. La deuxième raison du succès croissant des solutions de sécurité matérielles s'explique par le fait que les entreprises ont tendance à délaisser les politiques de sécurité périmétriques. Celles-ci reposent généralement sur la présence d'un seul pare-feu, le plus souvent hébergé sur un serveur, pour protéger les entrées et les sorties d'un réseau d'entreprise. Aujourd'hui, la tendance est à la multiplication des points de contrôle sur le réseau. Ce qui, en pratique, se traduit généralement par la mise en place d'un pare-feu central et d'autres en différents points du réseau. Dans ce dernier cas, les pare-feu matériels constituent la solution la plus appropriée. À terme, on peut penser qu'en France les ventes de boîtiers de sécurité dépasseront celles des solutions logicielles, mais pas avant 2009 comme certains le prévoient pour le marché américain.

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