Le 23 octobre 2012, Fleur Pellerin, ministre déléguée aux PME et à l'Économie numérique, a consulté les « Acteurs du Numérique » (entreprises du secteur, Caisse des Dépôts et Consignation, délégations et directions publiques concernées, offices d'inspection de l'administration...) sur les priorités pour développer l'économie numérique en France. Au delà d'un consensus sans surprise sur la nécessité de ce développement notamment en « numérisant » les métiers existant, cette réunion a aussi été l'occasion d'une publication des plus intéressantes : un rapport de l'Inspection Générale des Finances (IGF) commandé par le gouvernement Fillon en septembre 2011 et remis au pouvoir exécutif en janvier 2012 mais non publié jusqu'à ce jour (Lien de téléchargement).
La France, élève moyen pouvant mieux faire
Ce rapport étudie en détail la position de la France dans l'économie numérique mondiale, ses forces et ses faiblesses par rapport aux pays concurrents. Cette position n'est pas merveilleuse mais n'est pas non plus catastrophique. Le rapport souligne notamment le rôle important du Crédit Impôt Recherche dans le soutien à l'innovation.
Mais l'Inspection Générale des Finances, s'appuyant sur l'analyse détaillée et réalisant des comparaisons avec les autres pays, joint à son rapport des propositions des plus concrètes.
Le premier lot de propositions concerne le financement de l'innovation. Sans ruiner davantage l'Etat, l'IGF préconise quelques ajustements : plus grosse part des crédits de l'Agence Nationale de la Recherche consacrée au Numérique, recentrage du Fonds national pour la Société Numérique (FSN), réorganiser les différents fonds de soutien, recourir au soutien par l'achat public, appuyer le statut de Jeune Entreprise Innovante en baissant les charges sociales mais en accroissant d'autant les charges fiscales, etc.
Former des ingénieurs-entrepreneurs
L'IGF préconise également de soutenir le déploiement du très haut débit prioritairement en zones denses. En effet, ce sont ces zones qui généreront le plus de revenus pour amortir le déploiement et ensuite permettre de le poursuivre en zones moyennement et peu denses.
Côté gestion des ressources humaines, l'IGF insiste sur la nécessité de former les ingénieurs dès leurs études supérieures à l'entrepeneuriat et au design.
L'IGF souhaiterait également mener une mission d'audit des procédures administratives des différents dispositifs étudiés dans ce rapport sous le seul angle de leur efficacité économique. Seul le gouvernement peut décider d'une telle mission, l'IGF ne pouvant pas s'auto-saisir.
Pour en savoir plus
- Le rapport de l'Inspection générale des finances (IGF) sur « la cohérence des politiques publiques en faveur du développement de l'économie numérique ».
- L'incompréhension entre les informaticiens et les métiers pénalise l'Etat : interview de Pascale Dugos, de l'Inspection Générale des Finances (IGF).
- Vers une refondation de la gouvernance des grands programmes informatiques publics.
Economie Numerique : un rapport de plus, celui de l'inspection des finances
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