Une des deux plates-formes clouds issue du projet Andromède a parié dès sa création sur l'écosystème OpenStack. A l'occasion d'une conférence sur cette plate-forme, Cloudwatt a fait le point sur sa stratégie vis à vis des différentes versions d'OpenStack, mais aussi sur son calendrier de sortie d'offres.
Il suffit de lancer la discussion sur OpenStack pour que Daniel Pays, CTO de Cloudwatt, s'anime et parle avec passion de l'affaire. A l'occasion de la conférence « OpenStack in action » organisée par eNovance, le directeur technique nous a rappelé son choix initial de créer son architecture autour des briques de l'écosystème cloud Open Source et d'en vanter les mérites « ouverture des API, transparence, reversibilité et interopérabilité ». Il ne veut cependant pas entendre parler de fork, « nous restons au plus proche de la version originale avec les apports et les évolutions réalisés par la communauté ». Après Folsom et Grizzly, Cloudwatt va désormais travailler avec la version Havana... Les mises à jour frénétiques des versions d'OpenStack commençaient à devenir un handicap pour les cloud providers. La fondation OpenStack l'a bien compris et va essayer de stabiliser les composants.
A la question de savoir si ce travail de fond n'a pas considérablement retardé le lancement des offres, notamment vis à vis de Numergy, Daniel Pays estime que beaucoup de travail a été accompli pour proposer une offre de stockage au bout de seulement un an d'activité. Ce service repose sur la brique Swift, une sorte d'émulation d'Amazon S3. Sans donner de chiffre, Daniel Pays assure que le marché répond favorablement à cette offre. Après être parti sur Grizzly, Cloudwatt va basculer très prochainement sur Havana, la dernière version de la plateforme cloud. Il s'intéresse notamment beaucoup à Neutron, la délicate brique réseau d'OpenStack qui demande encore beaucoup de travail, mais aussi à Horizon qui offre un tableau de bord et de pilotage des différents services.
Une offre de compute en beta à la mi-janvier 2014
Toujours sur le calendrier, une offre de cloud compute sera enfin proposé en version beta (sur invitation) à la mi-janvier 2014. « L'objectif est d'avoir des retours pour affiner le service et le mettre à disposition au mois de juin 2014 », souligne le dirigeant. Ses équipes vont continuer à s'intéresser aux évolutions d'OpenStack dans plusieurs directions : le stockage pour une plus grande évolutivité, une plus grande automatisation de l'hébergement applicatif avec le programme Docker, la sécurité à travers Keystone outil de fédération d'identité et le big data à travers la distribution Hadoop d'Intel. Le fondeur travaille pour porter sa distribution sur la plate-forme de Cloudwatt et aboutir à une solution de big data as a service.
Fort discret depuis le lancement de son projet juste avant la dernière élection présidentielle avec le secours de Thales et d'Orange, Cloudwatt peine à formaliser ses offres cloud alors que le marché a été secoué par l'affaire Prism. Si les principaux acteurs du cloud restent américains, la France avances ses pions avec ses champions nationaux : OVH, OBS, Ikoula, Numergy et Cloudwatt qui doit encore convaincre de la justesse de ses choix. Rappelons que Numergy qui a démarré plus vite grâce à la plate-forme cloud VMware héritée de SFR, travaille également d'arrache-pieds sur l'intégration des différentes briques d'OpenStack avec le concours de Bull et de HP (CloudOS).
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