Jim Goodnight, co-fondateur et CEO de SAS est âgé de 78 ans. Une raison pour entamer des négociations avec Broadcom en vue d'un rachat ? (Crédit Photo : SAS)
Le concepteur de semi-conducteurs Broadcom poursuit ses emplettes et se verrait bien jeter son dévolu sur le spécialiste de l'analyse des données SAS Institute. Des négociations sont en cours selon la presse américaine pour un montant compris entre 15 et 20 milliards de dollars.
Après le rachat de CA Technologies en 2018 pour 18,9 MD$ et l'activité entreprises de Symantec en 2019 pour 10,7 Md$, Broadcom serait en discussion pour racheter SAS Institute. Selon le Wall Street Journal, cette opération est estimée en 15 et 20 milliards de dollars. Selon les sources du quotidien, cette acquisition pourrait être finalisée dans les semaines à venir.
Fondé en 1976 par James Goodnight et John Sall, alors étudiants de l'Université de Caroline du Nord et basée à Cary, SAS a bâti sa réputation sur son système analytique, un ensemble d'outils permettant d'accéder, de gérer, d'analyser et de présenter des données. Au fil des années, la société s'est diversifiée dans des domaines périphériques à l'analyse des données en s'intéressant au machine learning, la sécurité, l'analyse marketing et la gestion des risques. SAS affirme avoir plus de 83 000 clients dans plus de 60 pays, dont toutes les entreprises du classement Fortune 100. La société a réalisé un chiffre d'affaires de 3 milliards de dollars en 2020.
Un choc de culture d'entreprise pour SAS
Son rachat peut apparaître surprenant, car la société est réputée pour son indépendance. Au début des années 2000, elle a eu la tentation d'entrée en bourse, mais l'éclatement de la bulle Internet a stoppé cette ambition. SAS est toujours dirigée par le co-fondateur Jim Goodnight qui a 78 ans qui a insufflé une culture d'entreprise paternaliste. Le campus de Cary en Caroline du Nord s'étend sur plus de 380 ha (comprenant des bureaux, des écoles, des maisons pour les employés,...). La firme investit généralement 30% de ses revenus annuels dans la R&D (contre 20% en moyenne dans le secteur). Elle commercialise ses produits sous forme d'abonnement et a depuis quelques années amorcées le virage du cloud.
L'objectif de Broadcom est d'étoffer son portefeuille dans le domaine du logiciel. Il n'en demeure pas moins que le choc culturel serait assez violent pour les salariés de SAS si l'opération se concrétise. En effet, les dernières acquisitions de Broadcom se sont soldées par des suppressions de poste (230 chez Symantec et 2000 chez CA Technologies). Reste à savoir si les négociations ne pousseront pas d'autres candidats au rachat à se manifester, car l'IA est une tendance forte et SAS dispose d'une grande expertise dans le domaine.
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