Il y a une semaine seulement, le Pdg de Cap Gemini expliquait qu'une technologie devait retenir notre attention : le big data. Hier, l'Afdel présentait son plan sur ce sujet. Missionnée par Fleur Pellerin (*) pour imaginer le développement du big data en France, l'Afdel a effectivement pris le taureau par les cornes en créant une commission big data. Présidée par Bertrand Diard, elle soumet un programme au gouvernement.
«Le big data, explique Bertrand Diard, c'est la prochaine rupture technologique, nous avons raté Internet et les moteurs de recherche, la France est passé à côté du software, ne ratons pas le big data ». En chiffres, ce marché est estimé à 5 milliards de dollars en 2012 par le Gartner, il montera à 40 dans les 4 à 5 prochaines années. Le potentiel est là, les « frenchies » seront-ils au rendez-vous ?
En manque d'applications métier
Pour répondre, Bertrand Diard explique que ce marché présente trois volets : l'infrastructure (avec les spécialistes Hadoop : Cloudera, Greenplum, Mapr, Hortonworks, Amazon et Google), une partie gestion d'intégration de données (avec par exemple Talend que préside Bertrand Diard) enfin un étage d'applications métier, encore vierge ou presque. C'est sur ce dernier étage qu'il faut miser en France en favorisant l'émergence de start-ups. « Nous devons créer une communauté et un éco-système, c'est l'ambition de notre plan, il ne sert à rien de se disperser ».
Le plan de l'Afdel et de Bertrand Diard consiste à développer un incubateur, une centaine de sociétés pourraient être accompagnées d'ici 2018, à créer une plateforme de référence nationale du big data, à motiver des partenaires en infrastructures, en formation, en financement. « Cet éco-système sera la clé pour la réussite de ce programme ».
300 millions d'euros à parts égales
Bertrand Diard préconise la création d'un fonds de 300 millions d'euros, alimenté à parts égales sur fonds publics et fonds privés. Une structure de management du projet serait également mise en place avec un directeur général, un board (10 représentants de l'Etat, 10 du privé) et un advisory board. En clair, un modèle très Silicon Valley de mobilisation et d'accompagnement pour développer le big data en France et ne pas rater cette nouvelle rupture technologique.
L'Afdel attend la réponse du Gouvernement. « Je serais surpris qu'ils délaissent cette opportunité » glisse Jamal Labed, son président, à la fois prudent par fonction et optimiste par nature. « On ne peut se passer des pouvoirs publics pour financer un tel projet » souligne pour sa part Bertrand Diard, symbole de la réussite des éditeurs français, lui qui est installé aux Etats-Unis et fait bénéficier ce plan de son expérience.
(*) La Ministre avait demandé à l'Afdel où seront les prochaines ruptures technologiques et la France peut-elle avancer en technologies et en logiciels sur l'une d'elles ?
Bertrand Diard et l'Afdel veulent un plan big data en France
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