« Cela fait 15 ans que nous travaillons avec des fonds. Le temps est venu de nous adosser à un autre acteur de l’IT », déclare Fabrice Tusseau, le président d'Apixit. (Crédit photo : F.T.)
La France devient le sixième pays européen dans lequel Bechtle se positionne sur le marché des services IT. En acquérant Apixit, qui reste une entité à part entière, il récupère un effectif d'environ 400 personnes et un potentiel de chiffre d'affaires de 100 M€ supplémentaires dans l'année à venir.
Poids lourd bien identifié de la distribution IT BtoB en Europe, l'allemand Bechtle l'est aussi dans les services informatiques à travers sa branche IT System House. Au premier trimestre 2023, cette dernière lui a assuré rien de moins que 64 % de ses 1,54 Md€ de chiffre d'affaires. Cette réalité est assez peu connue en France, car le groupe n'y avait pas encore déployé cette activité née Outre-Rhin, à l'inverse de ce qui a déjà été fait en Autriche, Suisse, Grande-Bretagne et Pays-Bas. Ce grand trou dans sa raquette en Europe de l'Ouest va disparaitre avec l'offre de rachat à 100 % faite à l'ESN essonnienne Apixit le 5 juillet. Elle devrait aboutir à une acquisition effective entre la fin décembre et le début octobre, le temps de consulter le personnel et de remplir toutes les obligations réglementaires.
Apixit permet à Bechtle de démarrer fort sur les services en France
Pour une entrée en matière sur le marché français des services IT, Bechtle a choisi une cible disposant déjà d'une belle envergure. Après avoir dégagé 85 M€ de revenus et 8 à 9 % de rentabilité nette lors de son exercice 2022 (clôture au 30 juin), Apixit prévoit de réaliser 100 M€ de chiffre d'affaires en 2023. Son effectif s'élève à environ 390 collaborateurs, répartis sur une dizaine de sites (Les Ulis, Rennes, Quimper, Nantes, Lyon, Bordeaux Toulouse, Maisons-Laffitte) et servant environ un millier de clients ETI et grands comptes. Ils délivrent un catalogue de services dans le domaine la cybersécurité (y compris un SOC), de conseil dans l'environnement du travail collaboratif, et de l'intégration (infrastructures, réseaux, NOC, SD-WAN, Wifi multi-site).
« Bechtle a été intéressé par les prestations que nous proposons ainsi que notre capacité à mener des fusions-acquisitions », explique Fabrice Tusseau, le président d'Apixit. La croissance externe est, en effet, bien ancrée dans le développement de l'entreprise, qui est d'ailleurs née du rachat de la société bordelaise Retis par DCI en 2018. Par la suite, le nouvel ensemble rebaptisé Apixit a mis la main sur le toulousain STCI (fin 2021), puis sur l'yvelinois Orsenna (début 2023). Pour pouvoir mener ces opérations, l'ex-DCI avait fait entrer le fonds Naxicap Partners dans son capital comme actionnaire majoritaire. Il ne sort donc aujourd'hui au profit de Bechtle. « Cela fait 15 ans que nous travaillons avec des fonds, le temps est venu de nous adosser à un autre acteur de l'IT », déclare Fabrice Tusseau, qui indique avoir reçu d'autres sollicitations. « C'est un projet industriel qui a du sens, car Bechtle achète notre projet de croissance, qui intègre des acquisitions », ajoute-t-il.
On ne change pas une équipe qui gagne
C'est d'ailleurs pour mener à bien ce projet que Fabrice Tusseau et les autres membres du comité de direction d'Apixit restent en place. Quant à la société elle-même, elle reste une entité à part entière. Pour croître, elle va aussi pouvoir compter sur sa future position de plate-forme de services pour les autres filiales de Bechtle en France (Bechtle Direct, Bechtle Comsoft, Inmac Wstore, Cadmes). Apixit compte aussi profiter de la présence de Bechtle dans 14 pays pour mieux suivre ses clients à l'international.
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