
Philippe Salle, PDG d'Atos, constate des signes positifs chez les clients pour 2025. (Crédit Photo :Emeria/Wikipedia)
Les résultats financiers 2024 d'Atos reflètent à la fois la fragilité de la SSII, qui a finalisé la restructuration de sa dette, et quelques lueurs d'espoirs pour l'année qui vient. Philippe Salle, PDG d'Atos va bientôt présenter son plan stratégique.
« Notre activité a retrouvé une dynamique commerciale portée par un changement positif de perception chez nos clients », explique Philippe Salle, PDG d'Atos à propos des résultats du quatrième trimestre 2024. Un regain d'optimisme pour le dirigeant qui voit se concrétiser « des renouvellements ou des extensions de grands contrats stratégiques pluriannuels ». De quoi le rassurer à quelques semaines de la présentation du plan stratégique de la SSII. Cette dynamique se reflète dans les résultats du dernier trimestre 2024. Le ratio de prises de commandes sur le chiffre d'affaires atteint 117% (en hausse de 9% par rapport au T4 2023) pour un portefeuille évalué à 2,7 Md€.
Pas de quoi faire oublier l'année 2024, marquée par la restructuration de la dette de la SSII, provoquant des incertitudes auprès des clients et des prospects. Résultat, sur l'ensemble de l'année, le ratio des prises de commandes sur les revenus s'établit à 82% contre 94% en 2023. Moins de contrats signifie moins de rentrée d'argent, les revenus annuels ont donc chuté de 5,4% à 9,6 Md€. La marge opérationnelle souffre aussi en s'affichant à 199 M€ contre 467 M€ l'année précédente. Dans le détail, la branche Eviden, comprenant la cybersécurité et le HPC, voit son chiffre d'affaires reculer de 6,7% et la division Tech Foundations, spécialisée dans l'infogérance, accuse un retrait des revenus de l'ordre de 4,1%.
Solder une année horribilis
L'équilibre reste donc précaire pour Atos qui veut solder une année rythmée par le feuilleton rocambolesques de son sauvetage. Il a commencé avec l'affrontement entre David Layani, patron de la SSII OnePoint, et le milliardaire tchéque Daniel Kretinsky. Si le premier a remporté la bataille, il a vite jeté l'éponge faute de fonds. Au final, ce sont les créanciers d'Atos qui ont remporté la mise, avec une augmentation de capital, un financement supplémentaire et une réduction de la dette à hauteur de 3,1 Md€.
Le groupe a été obligé de se séparer de plusieurs activités comme Worldgrid, acteur clé dans les services de conseil et d'ingénierie pour les secteurs de l'énergie, à Alten. La vente doit permettre de récupérer 270 M€. Atos est par ailleurs toujours en discussion avec l'Etat pour céder l'activité Advanced Computing comprenant les systèmes HPC pour un montant estimé à 500 M€. Les négociations sont également en cours pour les autres activités stratégiques Cybersecurity Products (chiffrement, gestion des identités,...) et Mission Critical Systems (communication des Rafales, programme Scorpion et la société Avantix).
Suivez-nous