Thierry Breton, PDG d'Atos, s'engage avec Google pour fournir à ses clients des solutions de cloud hybrides sécurisées de bout en bout. (Crédit : Atos)
La Cloud Platform de Google devient le cloud public privilégié d'Atos. Elle sera proposée par défaut aux clients de la 2ème ESN française sur des solutions hybrides sécurisées de bout en bout. Autres volets de l'accord : l'analyse des big data dans la Cloud Platform et le recours aux technologies d'IA et de machine learning de Google pour développer des applications métiers.
Un partenariat mondial a été annoncé cette nuit par AtoS et Google faisant de la Cloud Platform du fournisseur américain la plateforme de cloud public privilégiée du groupe français pour ses offres de cloud hybrides et sur l'analyse de données. Atos s'appuiera également sur la solution d'orchestration de conteneurs Kubernetes Engine de Google. L'accord porte sur deux autres points importants. Atos va recourir, d'une part, aux technologies d'apprentissage machine de Google pour développer des cas d'usages métiers pour ses clients et, d'autre part, s'appuyer sur la G Suite de Google pour proposer des outils bureautiques en ligne sur les environnements de travail connectés. Dans sa volonté de pénétrer plus largement dans les entreprises, Google trouve donc un nouvel allié avec la 2ème société de services IT française et ce partenariat de portée mondiale.
Atos va ainsi proposer par défaut la Cloud Platform à ses clients pour accélérer leur transformation numérique et opérer à travers le monde des solutions de cloud hybride sécurisées de bout en bout, sauf si ces clients ont déjà choisi eux-mêmes un autre cloud public, AWS ou Azure notamment. Car il s'agit d'un accord ouvert qui ne remet pas en cause les autres partenariats déjà noués par Atos et Google, ont insisté ce matin, lors d'une conférence téléphonique, Eric Grall, directeur général adjoint, responsable des opérations globales et du programme TOP chez Atos, et Paul-Henri Ferrand, président, responsable des opérations clients de Google Cloud (Alphabet). « Nous voulons délivrer la meilleure solution pour nos clients respectifs », a justifié ce dernier tandis qu'Eric Grall confirmait qu'il ne s'agissait pas d'un partenariat exclusif et qu'Atos continuerait à investir sur les autres plateformes, tant sur les aspects orchestration qu'automatisation.
Les données sensibles gérées sur site ou en cloud privé
Ce matin, les deux partenaires ont notamment insisté sur les aspects sécurité, de chiffrement, de protection contre les cyberattaques et de protection des données clients - dans la perspective du RGPD - sur les solutions de cloud hybrides qui seront déployées. Sur les aspects d'intelligence artificielle, Atos va créer trois nouveaux centres de R&D spécialisés en IA et en apprentissage machine, deux en Europe, à Paris et Londres, et le troisième aux Etats-Unis, à Dallas. Le groupe français va s'appuyer les Advanced Solutions Labs de Google pour « apporter aux clients les dernières avancées en matière de Machine Learning », précise-t-il dans un communiqué.
« Nous allons créer une nouvelle practise dédiée à la G Suite pour aider nos clients à concevoir leur environnement de travail connecté », Eric Grall, directeur général adjoint, responsable des opérations globales et du programme TOP chez Atos. (Crédit : Atos)
Concernant la localisation des données des entreprises françaises, Google n'a pas encore installé de datacenters en France (en Europe, il en a ouvert outre-Manche, en Allemagne et en Belgique), les utilisateurs de la G Suite n'y seront donc pas hébergés. Dans l'Hexagone, le fournisseur dispose seulement de points de présence pour son réseau. Selon Paul-Henri Ferrand, responsable des opérations clients de Google Cloud, pour l'instant, les clients de la G Suite ne demandent pas de datacenter en France. « Ce qui est important sur la G Suite, c'est la confidentialité des données, nous chiffrons de bout en bout ». Mais il n'est pas exclu que Google installe un jour un datacenter en France. Paul-Henri Ferrand souligne par ailleurs que l'accord porte principalement sur des solutions de cloud hybrides, ce qui signifie que les clients pourront choisir où ils veulent exécuter leurs charges de travail. Les applications sensibles pourront être gérées dans les datacenters d'Atos ou dans des clouds privés situés chez les clients.
Cloud Platform choisie pour la faible latence de son réseau
Les capacités hybrides permettent de s'étendre sur la Cloud Platform, notamment pour les nouvelles applications exploitant le machine learning. « L'une des raisons pour lesquelles nous avons sélectionné la Cloud Platform de Google, à travers laquelle passe 25% du trafic Internet, c'est qu'elle permet de bénéficier d'une très faible latence, ce qui est très important dans le contexte du cloud hybride qui l'exige », nous a répondu Eric Grall, en projetant que la croissance de l'activité conjointe générée par ce partenariat pourrait peut-être, un jour prochain, déboucher sur un datacenter français pour la GCP.
« Google est en conformité avec le RGPD, nous avons envoyé des contrats à nos clients et notre partenariat avec Atos permettra de gérer les exigences spécifiques que les clients pourraient avoir », Paul-Henri Ferrand, président, responsable des opérations clients de Google Cloud (Alphabet).
Interrogé sur la grande multiplicité des partenariats déjà conclus par Google qui relativise la spécificité de l'accord noué avec Atos, Paul-Henri Ferrand a expliqué qu'il fallait pouvoir disposer d'un écosystème très riche dans lequel figure SAP, par exemple. « Ce que nous apprécions avec Atos, c'est de devenir leur fournisseur privilégié sur le cloud public pour délivrer des solutions sécurisées de bout en bout », a-t-il indiqué en ajoutant qu'Atos aurait pu potentiellement choisir un autre fournisseur. Il a également indiqué que la positon d'Atos en EMEA pouvait permettre à Google de passer à un nouveau niveau de confiance en Europe. « Nous allons vraiment investir chacun de notre côté pour fournir ces solutions fiabilisées ».
Accord maintenu avec VMware sur le digital workplace
Enfin, concernant l'engagement d'Atos précédemment conclu avec VMware sur les solutions d'environnement de travail connecté (digital workplace), Eric Grall a assuré que ces collaborations ne s'opposaient pas mais qu'elles étaient complémentaires en soulignant l'importance de protéger les investissements des clients faits sur VMware. « Nous avons parlé avec Dell hier soir et ils ne voient pas ce partenariat comme une concurrence pour leur activité ».
Du côté de Google, on s'apprête donc avec cet accord avec Atos à augmenter le nombre de clients gagnés dans les entreprises, Paul-Henri Ferrand donnant rendez-vous dans quelques mois pour en mesurer l'impact. Atos de son côté compte ainsi accélérer la migration de ses clients dans le cloud et utiliser comme un levier les technologies de machine learning de Google et ses ressources cloud pour les projets d'analyse big data.
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