La complexité vient aussi du fait que les applications les plus anciennes deviennent obsolètes et difficiles à maintenir et à intégrer avec les nouvelles infrastructures IT. Les entreprises continuent à supporter des applications qui ne leur apportent plus vraiment la valeur attendue et ne prennent pas en compte les processus métier couramment exploités. Par ailleurs, si la majorité d'entre elles ont bien une politique d'archivage des données, en réalité, la plupart conservent les données au-delà de la date fixée par crainte de déroger aux exigences de conservation légales ou pratiquées dans leur secteur d'activité. Dans son rapport, Capgemini cite notamment Pascal Bataille, architecte d'entreprise chez Alcatel-Lucent, en France : « Lorsqu'Alcatel a fusionné avec Lucent, nous avons hérité d'un paysage IT dans lequel la plupart des applications étaient dupliquées ou existaient à plusieurs endroits, conséquences d'acquisitions successives. Nous avons d'abord dû les connecter et les maintenir pour supporter tous nos utilisateurs et toutes les spécificités métiers. Cela a pris du temps de se mettre en ligne avec la politique généralement appliquée dans ces situations, consistant à évaluer les applications, à la fois techniquement et par rapport à la stratégie du nouveau groupe, afin de déterminer quelles seraient celles qui seraient abandonnées. »
L'effort de rationalisation peut se solder par un échec
Capgemini liste les freins à l'évolution de ce patrimoine. Ce sont en fait toujours les mêmes : coût du retrait des applications périmées, absence de retour sur investissement immédiat, résistance culturelle au changement, mais aussi, différences régionales et la difficulté à trouver des développeurs capables de récupérer les données gérées dans les applications supprimées. Enfin, pour certains responsables IT, la suppression des applications obsolète n'est pas considérée comme une priorité. Ils préfèrent donc concentrer leurs efforts sur d'autres domaines.
Dans son rapport, la SSII liste quelques rationalisations réussies, mais mentionne également deux échecs dont l'un dans un groupe de 5 000 personnes qui a décidé en 2003 de remplacer son système principal par une application plus actuelle. Sept ans plus tard, le système est toujours là. L'envergure de l'application et le volume de données stockés, combiné avec l'absence d'une stratégie claire concernant l'archivage et le retrait d'applications, a conduit à l'abandon du projet. « En l'absence de véritable stratégie sur la façon d'arrêter les différents éléments et migrer les données vers le nouveau système, cela n'a tout simplement pas été réalisé », explique le directeur des systèmes de production de la société en question.
85% des entreprises pensent que leur parc applicatif devrait être réduit
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