Après Maxdata, NEC ou Fujitsu, c'est Lenovo qui confirme des licenciements au sein de la filiale française. Malgré cette réduction des effectifs, Lenovo réaffirme sa présence sur tous les segments produits et clientèles sur le marché des PC.
Les constructeurs de PC sont aujourd'hui pour le moins gênés aux entournures : ils doivent annoncer en interne des réorganisations systématiquement synonymes de suppressions d'emplois et tentent ensuite de colmater les fuites - plus ou moins bien organisées - qui alimentent la presse sur les plans sociaux (pardon : plans de sauvegarde de l'emploi) qu'ils ont initiés.
Les fuites émanent donc systématiquement des salariés eux-mêmes ou des représentants syndicaux, cantonnés pour le coup au rôle d'attachés de presse es licenciements. Ce fut le cas pour Maxdata, pour NEC, pour Fujitsu ou pour Lenovo aujourd'hui, pour ne citer qu'eux.
Les bonnes fuites
Chaque fois, le scénario est le même : la presse est informée par une fuite faisant état du licenciement de X salariés et la direction n'intervient que dans un deuxième temps pour dire que le nombre réel des suppressions de postes est bien inférieur. Aujourd'hui, c'est à Lenovo de se prêter à l'exercice : après avoir - sciemment ou non - laisser échapper le chiffre de 63 départs en France, le constructeur chinois annonce que seule une quarantaine de personnes est concernée en France. « Sur ces 63 suppressions de poste, plus de 10 sont compensées par des réaffectations et 10 sont liées au siège Europe de Lenovo, qui est situé à Paris, explique Catherine Ladousse, Directrice Marketing et Communication pour l'Europe. Autrement dit, Lenovo France ne perd qu'une quarantaine de personne, sur environ 180. »
Voilà comment on transforme une « mauvaise nouvelle » en une « moins mauvaise nouvelle ». Cette tactique de communication est connue sous le nom de « ç'aurait pu être pire »...
Tout est « presque » pareil
On pourrait longuement gloser sur le chiffre à retenir, mais pour ne citer que les personnes directement en contact avec les partenaires de Lenovo en France, la direction confirme les départs de Jean-Michel Donner, PDG de la filiale française, de Jean-Philippe Bechade, Directeur Commercial Channel et PME ou de Frédéric Andolfi, Directeur des Alliances. Dans ce nouveau contexte, les revendeurs pourront-ils bénéficier du même niveau de services ? « La couverture commerciale du réseau de distribution varie très peu, affirme Vincent Fauquenot, Directeur Channel et PME pour l'Europe (la division est appelée « Transactionnel » en interne). Tout ne sera pas exactement identique dans toutes les régions, mais nous avons voulu qu'il soit plus facile de travailler avec Lenovo, sachant que l'accès avec les décisionnaires du siège européen sera plus direct ». Dorénavant, le responsable légal de Lenovo en France sera Marc Godin, nouveau responsable des grands comptes pour l'Europe de l'ouest.
Une nouvelle fois, le discours consiste à justifier à posteriori la disparition des directions par pays (les « country managers ») et des responsables distribution nationaux par le remplacement d'une organisation « matricielle » (directions par type de clientèle au niveau Europe et direction par pays généralistes) par une organisation « verticale » (directions par type de clientèle au niveau Europe uniquement). Avec un sérieux effort de contrition, on peut admettre que ces postes étaient superfétatoires, mais dans ce cas, les revendeurs peuvent légitimement demander à Lenovo comme aux autres pourquoi il a attendu aussi longtemps avant de prendre les décisions qui s'imposaient.
Le nombre de références produits divisé par deux...
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