MGE UPS Systems, via sa maison mère Scheider Electrique, et APC, deux leaders du marché de la protection électrique pour équipements informatiques, annoncent leur volonté de fusionner. Une opération qui permettrait au premier de quadrupler son chiffre d'affaires et de mettre la main sur les accords OEM du second.
Trois ans après avoir repris une participation majoritaire dans MGE UPS Systems, Schneider Electrique ajoute APC à son tableau de chasse. La société française spécialisée dans la distribution électrique annonce en effet sa volonté d'acquérir la totalité du capital du numéro un mondial américain de la protection électrique des équipements informatiques pour 31 dollars par action, soit un montant total de 6,1 Md$. Si le conseil d'administration d'APC a approuvé l'offre du français, l'opération reste soumise à l'autorisation préalable des autorités de la concurrence et bien entendu à l'approbation des actionnaires d'APC. L'offre de Schneider correspond à une prime de 30% par rapport à la dernière valeur connue de l'action. La transaction devrait aboutir au cours du 1er trimestre 2007. 220 M$ de synergies attendues Cette opération, si elle se concrétise, constituerait la seconde opération de croissance externe d'envergure en trois ans pour Schneider Electrique sur le métier de l'énergie sécurisée. En effet, en 2004 le groupe avait renforcé sa participation dans MGE UPS Systems, leader français de la protection électrique (avec environ 40% de parts de marché), en la portant de 33% à 85% du capital. MGE étant, soit dit en passant, une de ses ex division à laquelle il avait donné son indépendance en 1996. Schneider Electrique, qui a encore consolidé ses liens avec sa filiale MGE UPS cet été en l'incorporant à son centre de profit "alimentations électriques sécurisées", qui correspond actuellement au segment le plus dynamique de son portefeuille d'activités. Avec les 2 Md$ de revenus d'APC (2005), le constructeur va multiplier par quatre son chiffre d'affaires sur cette activité. Le constructeur espère réaliser d'importantes synergies dans tous les domaines (achats, R&D, support, ventes, services...). Synergies qu'il évalue à 220 M$. Schneider devrait notamment tirer profit de la bonne couverture du territoire américain d'APC (dont proviennent 52% de ses revenus) et de ses accords OEM avec les grands constructeurs informatiques (notamment IBM). De son côté, APC table sur un redressement de sa rentabilité opérationnelle. Celle-ci s'était dégradée (en descendant à 9,4% en 2005) en raison d'importants investissements consentis dans les systèmes de forte puissance, un segment de marché sur lequel il était entré tardivement et qui, avec les services, constitue en revanche le point fort de MGE UPS. Une bonne opportunité pour les challengers Si ce type d'opération est toujours une mauvaise nouvelles pour les salariés, qui devront probablement faire les frais d'une réorganisation, elle ne devrait pas changer grand chose pour la distribution, compte tenu du poids respectif des deux société sur le marché français. Ainsi, MGE a réalisé environ 130 M€ de CA en 2005 sur le territoire national (y compris une bonne part de services), en direct et via un réseau de distribution composé de bureaux d'étude, de revendeurs informatiques et électriques (50-50). Quant à APC, il réalisait selon nos estimations moins de 70 M€ de CA en 2004 en France. Seule conséquence probable de cette fusion : créer un appel d'air pour des marques telles Infosec, Socomec ou Unitek. En effet, en ne formant plus qu'un seul fournisseur au lieu de deux, les deux leaders du marché de la protection électrique vont inciter les grossistes à référencer de nouveaux challengers en guise d'alternative pour leurs clients.
Suivez-nous