« Le marché de la dématérialisation entre dans une phase de fusions & acquisitions »

Editeur français spécialisé dans la dématérialisation, Macro4 a rejoint en 2009 le groupe américain Unicom et estime que la consolidation de la filière ne fait que commencer. Les explications de Yann Cognard, Directeur Commercial de Macro4.

Dossier réalisé en collaboration avec
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Distributique.com :
On parle de la dématérialisation des documents depuis plus de dix ans mais ce marché conserve toutes les caractéristiques d'une niche : quand va-t-il enfin décoller ?


Yann Cognard : L'évolution de ce marché répond à la logique de l'effet « boule de neige », le mouvement ayant été lancé par les grands comptes. Le principal frein a été que les arguments économiques qui ont convaincu les grandes entreprises ou administrations ne sont pas adaptés aux PME. Il a fallu du temps pour que les éditeurs et leurs partenaires changent de discours. Concrètement, la réduction des coûts n'est pas le premier enjeu ressenti par les PME. La pression qui les convainc le plus aujourd'hui est celles des délais de paiement. De ce point de vue, certains grands comptes sont devenus d'excellents « commerciaux » pour les fournisseurs de solutions de dématérialisation, notamment lorsqu'ils promettent à leurs petits fournisseurs de les payer plus rapidement à condition qu'ils s'équipent. Les PME sont plus intéressées par une amélioration de leur cashflow que par la notion de retour sur investissement.
Par ailleurs, une autre évolution majeure est en train de débloquer la situation sur le segment des PME : il s'agit du cloud computing et du mode SaaS, qui facilitent l'accès à ce type d'applications lorsqu'on ne dispose pas d'un service informatique structuré. C'est assurément le principal sujet pour les trois prochaines années.

Distributique.com : Faut-il comprendre que les grands comptes sont désormais équipés et ne seront plus d'importants clients ?

Yann Cognard : Non car il reste beaucoup à faire. Les grandes entreprises se sont d'abord focalisées sur un nombre limité de processus, comme celui des factures fournisseurs. Pour elles, le but est désormais d'étendre la dématérialisation à d'autres sujets, notamment liés aux ressources humaines, comme les bulletins de salaires par exemple. Un autre exemple concerne la dématérialisation des factures émises et nous participons actuellement à un projet mené par EDF concernant la conversion de 15% à 20% de ses factures en format électronique. Au-delà, les grands comptes souhaitent tirer profit de la dématérialisation pour mieux gérer l'ensemble des informations concernant leurs clients.

Distributique.com : Editeur français et indépendant, Macro4 a rejoint en 2009 le groupe américain Unicom : reste-t-il de la place pour les petits ISV ?

Yann Cognard : A mesure que ce marché grandit, la nécessité d'atteindre une taille critique et une envergure internationale devient une condition sine qua non. Nous avons voulu rejoindre Unicom parce que cette entreprise nous apportait cela. Au-delà de notre cas, les consolidations vont se multiplier dans ce secteur, notamment parce que les grands acteurs de l'informatique s'y intéressent de plus en plus. Cela doit d'abord être vu comme un signe de dynamisme.

Le sommaire du Dossier Dématérialisation

Partie I : les PME restent à conquérir
Partie II : Dématérialisation... des partenariats

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