Les fabricants d'imprimantes et de copieurs constituent des catalogues de logiciels de plus en plus fournis pour donner du crédit à leur positionnement sur la commercialisation de « solutions d'impression » plutôt que sur la vente d'imprimantes. Cette évolution se fait via des acquisitions, des partenariats avec des éditeurs ou encore en interne. Etat des lieux.
Les constructeurs de solutions d'impression ont beau affirmer que leur intérêt de plus en plus marqué pour les logiciels d'impression n'est pas lié à la stagnation des ventes de matériels, le développement de ce marché arrive à point nommé pour améliorer leur rentabilité et celle de leurs partenaires, revendeurs, intégrateurs ou SSII.
De quels logiciels parle-t-on ? La part logicielle de l'impression a trop souvent été résumée aux pilotes et aux drivers qui sont depuis longtemps livrés gratuitement avec les matériels. Au-delà, il existe aujourd'hui plusieurs dizaines d'applications, déclinées au sein de segments dont les historiques et les succès restent divers.
Pour commencer, on doit citer le cas de la GED (gestion électronique de documents), un marché né voilà plus de 20 ans et qui reste largement détenu par une cinquantaine d'éditeurs spécialisés, parmi lesquels on trouve des marques telles que Docubase, Vdoc Software, Siatel, Ennov, Azur Technology, Cincom, etc. Les constructeurs d'imprimantes et de copieurs approchent généralement ce segment, mais via des partenariats plutôt qu'en développant leurs propres offres.
Optimiser les flux d'impression...
L'industrie de l'impression s'estime plus légitime pour les logiciels qui peuvent directement impacter le ROI de leurs solutions. C'est notamment le cas pour les logiciels de gestion des flux d'impression, dont la vocation est de permettre de réaliser des économies substantielles sur les dépenses en consommables.
En l'occurrence, ils proposent de nombreux outils de comptage et de reporting destinés à suivre les activités d'impression au sein de l'entreprise.
On trouve également souvent les logiciels dits « connecteurs », qui permettent aux solutions d'impression de mieux s'intégrer aux systèmes d'information et, notamment, de générer des flux utilisables par les applications métiers.
Au-delà, la sophistication des solutions d'impression a conduit les constructeurs à proposer des modules de sécurité, permettant par exemple de crypter les données ou de protéger les disques durs qui équipent leurs solutions.
...et proposer des solutions dédiées aux métiers
A mesure qu'il prend de l'ampleur, le marché des logiciels d'impression se segmente en fonction des trois axes : les couches applicatives horizontales correspondant aux différentes étapes du suivi du document, les outils transverses dédiés à telle ou telle fonction des entreprises (comptabilité, paie, RH, etc.) et les solutions dédiées aux métiers, comme ceux de la santé, de la banque, de l'assurance, du petit commerce ou de la grande distribution.
« Il ne faut pas penser que les constructeurs d'imprimantes ne s'intéressent au logiciel que depuis quelques mois, explique Gérard Bouhanna, Directeur Général d'OKI France. Il nous a toujours fallu développer des drivers pour faire fonctionner les matériels. Mais la multiplication d'applicatifs spécifique est plus récente et date probablement du début des années 2000. Pour les solutions dites verticales, on peut notamment citer celles qui permettent à un commerçant d'afficher ses propres bannières ou à un radiologue de se mettre en conformité avec la réglementation ».
Réduction des coûts et augmentation des marges
L'industrie de l'impression a été confrontée ces dernières années à une équation difficile : recréer de la valeur tout en permettant aux entreprises de réduire leurs coûts. Les logiciels proposés aujourd'hui permettent de concilier ces objectifs à priori contradictoires.
« Les applications que nous avons développées ou acquises ont été conçues pour résoudre des problèmes concrets rencontrés par les entreprises, explique Pascal Genty, chef de produits imprimantes, copieurs et scanners chez HP. On savait par exemple que deux périphériques sur trois étaient mal utilisés, ou encore que chaque salarié passe en moyenne 150 heures par an à chercher des documents imprimés égarés. Pour ces cas de figure comme pour bien d'autres, des logiciels spécifiques peuvent apporter une solution. »
En l'occurrence, HP estime que le catalogue qu'il constitue n'a pas réellement de limites, dans la mesure où les adaptations à réaliser pour répondre aux besoins des différents métiers sont innombrables, depuis les métiers de la santé jusqu'aux notaires, en passant par la distribution alimentaires, les banques, les assurances, les collectivités, etc.
Reste à convaincre les acteurs de la distribution et des services IT de l'intérêt de commercialiser ces solutions incluant ou fondées sur des logiciels. Les programmes de certification et de recrutement mis en place pour les logiciels d'impression seront l'objet de la seconde partie de ce dossier, qui fera notamment intervenir des marques telles que HP, Exstream, Lexmark et Perceptive Software, OKI, Kyocera Mita, etc.
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