Si 40% des personnes interrogées jugent que l'usage professionnel des TIC empiète trop sur la vie privée, 42% pensent que les TIC les aident à concilier vie professionnelle et privée. (Cliquer sur l'image pour l'agrandir)
La dernière étude du Credoc montre la poursuite du niveau d'équipement des foyers français dans le domaine des TIC (technologies de l'information et de la communication) et la progression des usages mobiles. Elle confirme aussi l'interpénétration des usages entre les sphères privée et professionnelle.
Les consommateurs français poursuivent leurs acquisitions liées aux nouvelles technologies, même si 90% des personnes interrogées par le Credoc -pour sa dernière étude sur la diffusion des TIC dans l'Hexagone- estiment que le niveau de vie des Français a baissé depuis 10 ans et si 59% pensent que leurs conditions de vie vont se détériorer dans les cinq prochaines années. Les taux d'équipement continuent donc à progresser, qu'il s'agisse des ordinateurs (83% contre 81% en 2012), des téléphones mobiles (89%, +1 point), des smartphones (39% contre 29% en 2012) ou, de plus en plus, des tablettes tactiles (17% contre 8% l'an dernier).
La proportion des foyers disposant d'une connexion Internet s'élève à 77%, ce qui place la France en 6èmeposition en Europe, derrière la Suède (93%), les Pays-Bas (92%), le Danemark (89%), le Luxembourg (83%) et la Finlande (80%). La Grande-Bretagne se place en 7èmeposition avec un taux de pénétration de 74%.
37% des utilisateurs de portables naviguent sur le web
Sans surprise, les usages mobiles d'Internet ont progressé en 2013. Selon l'étude du Credoc, 37% des utilisateurs français utilisent leur téléphone portable pour naviguer sur le web contre 29% l'an dernier. Ils sont 30% à s'en servir pour envoyer des courriels, contre 23% en 2012 et 29% téléchargent des applications contre 21% il y a un an. En revanche, la consultation de la télévision sur mobile patine (7% cette année contre 8% l'an dernier).
Tous les moments propices à une connexion en ligne sont exploitées, souligne encore l'organisme d'étude : 49% des personnes interrogées envoie des SMS ou des courriels lorsqu'elles patientent et 26% naviguent sur la toile. Parmi les pratiques Internet ayant enregistré la plus forte progression sur les douze derniers mois figurent l'écoute ou le téléchargement de musique (+9 points à 49%), les achats en ligne (+6 points à 55%), la recherche d'offres d'emploi (+4 points à 25%) et la consultation ou le téléchargement de films, séries ou vidéos (+4 points à 32%). Trois autres domaines ont progressé de 3 points, les démarches administratives et fiscales (51%), la participation à des réseaux sociaux (45%) et les appels téléphoniques par Skype ou MSN (28%). En revanche, la proportion de personnes utilisant Internet pour travailler à domicile n'a pas progressé : 23%.
Pour le Centre de Recherche pour l'Observation des Conditions de Vie, les personnes qui n'utilisent pas Internet aujourd'hui (78% ont plus de 60 ans, 90% n'ont pas le Bac) « apparaissent de plus en plus marginalisées par rapport à une tendance sociétale majeure ».
Réguler l'usage des TIC entre domicile et bureau
L'étude du Credoc aborde aussi l'équipement technologique sur le lieu de travail. Sur ces rubriques, ses chiffres montrent une évolution sur plusieurs années. Sur le lieu de travail, par exemple, 53% des actifs utilisent un ordinateur en 2013 contre 44% en 2008. Les cadres supérieurs sont 81% à l'utiliser tous les jours, tandis que les employés ne sont que 37% (56% ne l'utilisent jamais) et les ouvriers 14% (81% n'en utilisent pas). La proportion d'actifs ayant accès à Internet sur le lieu de travail n'a pas bougé depuis 2011, à 24%.
Par ailleurs, le Credoc montre qu'en 2013, on utilise davantage Internet à des fins professionnelles au bureau (50%) qu'on ne le faisait en 2001 (42%). Enfin, 39% des personnes disent utiliser les nouvelles technologies à des fins professionnelles en dehors de leurs horaires et de leurs lieux habituels de travail (22% le font régulièrement). Une interpénétration avec la sphère privée qui gêne 40% des actifs interrogés, tandis que 42% estiment que cela leur permet de mieux concilier leurs vies privée et professionnelle. Malgré tout, il semble que les Français ne souhaitent pas que les frontières soient mieux tracées entre sphère privée et professionnelle. Ils sont 66% à penser qu'il n'est pas nécessaire d'instaurer des règles limitant l'usage des nouvelles technologies à des fins professionnelles en dehors des heures de bureau. De même, 62% estiment qu'il n'est pas non plus nécessaire de le faire pour l'utilisation des TIC à des fins personnelles au bureau.
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