Les pistes de modernisation et d'optimisation du parc applicatif sont multiples. De nombreux logiciels de gestion du parc applicatif, de type ALM (Application Lifecycle Management) par exemple, sont proposés par des fournisseurs comme Serana Software, HP, CA, IBM, Landesk, BMC Software, etc. Leur rôle est d'automatiser et d'optimiser la gestion du patrimoine applicatif d'une entreprise. Mais c'est insuffisant car avec les nouveaux besoins comme la mobilité et le cloud computing, la rationalisation doit s'accompagner d'une modernisation voire d'une refonte du SI.
Pour ce faire, nos différents intervenants avancent généralement deux approches agiles : une urbanisation ou une cartographie du SI et une refonte complète du système d'information avec l'adoption de services cloud. Concernant l'urbanisation, ce rôle revient à la DSI qui doit élaborer, avec les services métiers des entreprises une cartographie de l'existant. «La cartographie doit permettre, en un seul point, d'obtenir des informations détaillées sur les applications, les ressources humaines et techniques associées de façon systématique et exhaustive. Les données récoltées sont ensuite stockées dans une base de données et peuvent être exploitées par une plate-forme d'intégration de services » », explique Eric Blum, CTO de BMC Software pour la région EMEA.
La nécessité d'urbaniser son parc applicatif
Pour résumer, le plan d'urbanisation repose sur quelques grandes étapes : fixer les objectifs stratégiques et opérationnels, recenser l'existant (patrimoine applicatif), apporter les évolutions nécessaires en rationalisant l'existant, développer un système d'information modulaire, augmenter la productivité des développements et exploiter et mesurer les résultats. Cette urbanisation ne peut se faire qu'avec une parfaite collaboration des équipes métiers, car, il faut standardiser au maximum le système d'information pour aller vers des solutions plus simples. «Les entreprises veulent conserver deux ou trois technologies ou standard comme SAP, Java, ou une autre, mais pas plus» constate Philippe Roques, directeur exécutif de la ligne de services Application Lifecycle Services au sein de Capgemini en France.
Pour Frédéric Richer, cette urbanisation du système d'information intervient souvent dans le cadre d'un rachat de société ou d'un doublon dans l'utilisation d'une plateforme logicielle, mais très peu dans l'obsolescence des applications. C'est par exemple le cas des groupes Malakoff et Médéric, deux entreprises spécialisées dans la protection sociale qui ont fusionné en 2008 et se sont retrouvées avec deux applicatifs à fusionner qui malheureusement n'étaient pas interopérables.
Une refonte du SI avec l'adoption d'une plate-forme cloud ?
La deuxième approche concerne la refonte du système d'information. Je construis une autre infrastructure à côté du système existant. A en croire nos intervenants, de plus en plus d'entreprises évoquent la refonte en partie ou en totalité de leur système d'information, même si pour l'heure, cela reste à une étape de réflexion, car ces projets de refonte coutent cher. Il faut dire que les nouveaux usages (les smartphones, le cloud computing, les réseaux sociaux et les diverses applications personnelles installées par les salariés) et le phénomène de BYOD (Bring Your Own Device) pourraient les contraindre à franchir le cap. Dans cette refonte, l'externalisation et le cloud représentent, selon Capgemini 70% des projets.
Cet engouement s'explique par la réduction des coûts de maintenance. En effet, les services informatiques ne veulent plus passer leur temps à la maintenance du système d'information et des réseaux, ils souhaitent aussi apporter des nouveaux outils pour la croissance de leur entreprise. Il est clair que l'adoption et la généralisation des services cloud dans l'entreprise pourraient aussi répondre en partie aux problèmes de gestion des applications. Effectivement, les mises à jour des applications et les licences, ces deux points critiques ne seraient plus à la charge des services informatiques. Le cloud (via les applications en mode SaaS) parait donc la solution pour régler les problèmes de gestion du parc applicatif et réduire de ce fait les coûts. Mais ils peinent à s'imposer en interne, car les sociétés ne veulent pas être dépendant d'un seul fournisseur et un certain nombre d'entre elles sont plutôt sceptiques quant à la sécurisation de leurs données, surtout celles qui sont critiques.
«Regardez le nombre d'entreprises qui utilisent l'application Salesforces.com, se posent-elles la question de savoir où sont stockées leurs données, bien sûr que non, car ce service fonctionne très bien. Malgré tout, il est fort à parier que leurs données sont certainement stockées dans le même datacenter que celles de leurs concurrents» indique Pascal Gendron, consultant technique chez CA. On le voit bien, les services SaaS rencontrent de plus en plus de succès. Il suffit de voir les études pour constater l'explosion du marché avec des croissances à deux chiffres tous les trimestres. Prenons l'exemple de Serena Software. Son directeur marketing Frédéric Richer utilise des services cloud pour le suivi de ses activités comme Saleforces.com pour la gestion commerciale et Marketo pour le marketing. «Je voyage beaucoup et ces outils me sont devenus indispensables pour mon travail » reconnait-il et de conclure «On se sert d'ailleurs de notre expérience pour la proposer à nos clients ».
Illustration principale : Eric Blum, CTO de BMC Software pour la région EMEA
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